Mali. Une famille tuée pendant l'intervention française à Konna
Selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch et les journalistes présents sur place, une femme et trois de ses enfants sont morts au moment du raid aérien français sur la ville.
Plus de deux semaines après le début de l'intervention française au Mali, des journalistes et humanitaires ont pu pénétrer à Konna, samedi 26 et dimanche 27 janvier. Cette localité a été la première à avoir été reprise par les forces maliennes et françaises, le 12 janvier. D'après les témoignages recueillis sur place, au moins quatre civils, dont trois enfants, ont été tués dans les raids aériens qui ont aussi coûté la vie à un soldat français vendredi 11 janvier.
Philippe Bolopion, représentant de Human Rights Watch joint par francetv info, a rencontré dimanche Idrissa Mahamane Maïga, 51 ans. "Il était en train de partir aux champs travailler quand il a vu un hélicoptère", rapporte le responsable humanitaire. Lorsqu'il est rentré chez lui, sa femme, Aminata, 40 ans, et trois de ses enfants, Aliou, 11 ans, Adana, 10 ans, et Zeinabou, 6 ans, étaient morts, et deux étaient blessés, a-t-il expliqué. Idrissa Maïga montre leurs tombes, où ils ont été enterrés le jour même.
"Peut-être" onze civils tués, avance le maire
Sa maison, dont les murs et la porte présentent des impacts de balles, se trouve à proximité d'une mosquée où les jihadistes étaient venus prier la veille, munis de leurs armes. D'après les témoignages recueillis par Human Rights Watch, aucun combattant islamiste ne se trouvait cependant à l'intérieur du lieu de culte au moment de l'attaque.
Recueillis quinze jours après les faits en raison des difficultés des journalistes à accéder à la zone, les éléments de témoignage sont difficiles à vérifier. L'envoyé spécial du Monde (article abonnés) sur place explique notamment que les soldats maliens interdisent l'accès à une fosse commune située en dehors de la ville, et où seraient entassés 34 corps, dont ceux d'islamistes.
L'adjoint au maire de Konna a expliqué à l'AFP que "peut-être quatre habitants" avaient été tués dans les frappes aériennes françaises. Il a également évoqué "peut-être sept autres tués par les islamistes eux-mêmes qui ont bombardé avec des lance-roquettes", sans plus de détails.
Dans le village, des véhicules militaires calcinés, des cratères laissés par des bombes et des traces de sang témoignent de la violence des combats.
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