Manuel Valls fait ronronner les syndicats de policiers
"Nous avons été écoutés et, je crois, entendu", ont réagi les représentants syndicaux après leur première entrevue avec le ministre de l'Intérieur.
Il était attendu au tournant. Dans un contexte de malaise de la police, le nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait bonne impression, vendredi 25 mai, lors sa première réunion avec les syndicats policiers, place Beauvau. "Nous avons été écoutés et je crois entendu", a souligné Jean-Claude Delage (Alliance, classé à droite), à l'instar des syndicats de tous bords.
Pourquoi un tel accueil de Manuel Valls de la part des responsables syndicaux ?
• Parce qu'il incarne une rupture
Quelqu'un de "pragmatique, au plus près au contact de la réalité", selon le syndicat majoritaire de gardiens de la paix (Unité SGP) ; un ministre qui "veut montrer sa différence" par rapport à son prédécesseur, selon le syndicat majoritaire des officiers (Snop-Scsi). S'il n'a pas annoncé de grand chantier avant les législatives, Manuel Valls a séduit par son style. "Il ne compte pas surfer sur l'actualité et il a tenu compte de ce qui ne marchait pas avec le ministre précédent", relève Jean-Marc Bailleul, dirigeant du Snop-Scsi.
"Cela me rassure plutôt de savoir qu'il y a quelqu'un à l'Intérieur qui entend, écoute et reste dans une ligne de protection des policiers, de reconnaissance de leur travail, mais aussi de maintien de la sécurité des Français", a même reconnu Jean-Claude Delage (Alliance), qui avait pourtant affiché à demi-mots son soutien à Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle.
• Parce qu'il veut apaiser les relations avec les magistrats
Le ministre de l'Intérieur se serait engagé à créer des "commissions de travail police-justice", notamment sur la question de la délinquance des mineurs. Celles-ci fonctionneraient "de manière décentralisée", selon Alliance, pour "mieux prendre en compte la délinquance des mineurs, avec les policiers, les magistrats, c'est quelque chose de novateur, on y est plutôt favorable", selon le Snop-Scsi.
• Parce qu'il s'engage à protéger les policiers
Manuel Valls s'est engagé à créer une commission de réflexion sur la protection juridique des policiers, notamment en matière d'assistance lors des auditions administratives, ou encore de maintien du salaire lorsqu'un policier est privé d'activité. Il a toutefois écarté la création d'une présomption de légitime défense, soutenue par Alliance et Synergie Officiers.
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