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Immeubles effondrés à Marseille : ce que l'on sait de la catastrophe qui a fait au moins six morts

Une déflagration "d'une extrême violence" a été entendue aux alentours d'une heure du matin dimanche, quelques secondes avant l'effondrement de l'immeuble situé au 17 rue de Tivoli. Le bâtiment voisin s'est écroulé plus tard dans la journée.
Article rédigé par franceinfo
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Un pompier dans les décombres à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 avril 2023. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Après l'explosion qui a soufflé un immeuble d'habitation de quatre étages, dans la nuit de samedi à dimanche, puis provoqué l'effondrement d'un bâtiment voisin dans le centre de Marseille (Bouches-du-Rhône), quatre des six victimes retrouvées ont été identifiées, a annoncé mardi 11 avril la procureure de la République de Marseille. Les secours sont toujours à pied d'œuvre pour retrouver au moins deux personnes portées disparues. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de la catastrophe.

Une explosion puis un effondrement

Il est 00h46 dimanche lorsqu'une déflagration "d'une extrême violence", selon la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens, filmée par les caméras de surveillance, a lieu au 17 rue de Tivoli, dans un quartier connu pour ses cafés, restaurants et sa vie nocturne. Une minute plus tard, le bâtiment s'effondre brutalement.

Dans sa chute, l'immeuble de quatre étages, situé dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de La Plaine, emporte "une partie des [bâtiments du] 15 et 19 rue de Tivoli", a précisé le maire de Marseille dans la nuit. Quelques heures plus tard, en début de matinée, l'immeuble du 15 rue de Tivoli s'est effondré à son tour. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour "blessures involontaires". Elle a été requalifiée en enquête pour "homicide involontaire" après la découverte du premier corps.

Quatre des six victimes retrouvées ont été identifiées

"Deux corps sans vie" ont été retrouvés dans les décombres, ont annoncé les pompiers dans la nuit de dimanche à lundi, sur les huit personnes portées disparues. Un troisième corps a été extrait des gravats lundi dans la matinée, selon le parquet. Les pompiers ont ensuite la découverte d'un quatrième corps à la mi-journée, puis d'un cinquième et d'un sixième dans la soirée. Les secours sont toujours à la recherche d'au moins deux personnes. "Les fouilles deviennent particulièrement périlleuses, les décombres continuent à être fouillés à la main", a expliqué mardi la procureure de la République. 

Les victimes identifiées sont un couple âgé de 74 ans, qui résidait "au 3e étage de l'immeuble", Jacques et Anne-Marie, selon la magistrate. Deux femmes, Nicole et Antionetta, âgées de 65 ans et 88 ans, ont également été identifiées. "L'identification est en cours" pour les deux autres corps extraits des décombres. 

En outre, une personne résidant dans un immeuble voisin, dont les proches étaient sans nouvelles, "s'est manifestée" lundi matin, a annoncé le parquet. Enfin, cinq personnes, résidentes des bâtiments voisins du 17, ont été blessées, mais "aucune n'est entre la vie et la mort", a affirmé dimanche le ministre de l'Intérieur.

Les recherches "vont durer plusieurs jours"

Jusqu'en milieu d'après-midi dimanche, les recherches, notamment des équipes cynophiles et de leurs chiens, ont été impossibles à cause d'un important incendie toujours en cours sous les décombres. Elles ont finalement pu débuter en fin d'après-midi. Les "opérations vont durer plusieurs jours", a précisé le commandant des opérations de secours menées par le bataillon des marins-pompiers de Marseille à France 3.

"Toute la nuit, les pompiers, les marins-pompiers de Marseille ont continué le travail, lourd et difficile, de recherches d'éventuelles victimes encore en vie, et aujourd'hui encore, nous allons continuer ce travail sans cesse et sans relâche"a expliqué lundi matin le maire de Marseille, Benoît Payan, lors d'un point-presse. "Plus d'une centaine de pompiers sont sur place", selon l'élu socialiste. "Les immeubles alentour se fragilisent de plus en plus. Il y a des fumerolles, le feu n'est pas totalement éteint. C'est un travail long et fastidieux". Selon lui, "il reste de l'espoir" pour retrouver des survivants.

"L'hypothèse de l'explosion au gaz" étudiée

Pour l'heure, les causes de l'explosion ne sont pas encore connues. "Nous sommes en train de travailler sur l'hypothèse de l'explosion au gaz", a expliqué mardi la procureure de la République de Marseille, en conférence de presse. "Ce que nous savons, c'est que seul le rez-de-chaussée et le premier étage étaient équipés au gaz", a expliqué Dominique Laurens. "Nous avons pu récupérer le compteur de gaz du premier étage du bâtiment. Cet élément est en cours d'exploitation pour vérifier s'il y a eu une consommation anormale dans les 24 heures précédant l'explosion, a-t-elle ajouté.

L'hypothèse de l'insalubrité de l'immeuble semble être écartée. "Ces immeubles ne sont pas visés par des arrêtés de péril, ils ne sont pas insalubres donc nous recherchons les causes de cette explosion", a-t-elle poursuivi, confirmant ainsi les informations communiquées par le maire, le préfet et le ministre de l'Intérieur plus tôt dans la journée.

>> Immeubles effondrés à Marseille : "On n'est pas du tout dans le cas de figure de la rue d'Aubagne", confirme Samia Ghali, maire adjointe de Marseille

Quelque 200 personnes évacuées

En tout, 43 immeubles ont été évacués et 200 habitants ont été pris en charge. Parmi eux, "150 personnes ont retrouvé les moyens de se reloger dans des familles ou chez des amis", a expliqué le maire de Marseille. Par ailleurs, 50 personnes ont demandé un relogement d'urgence.

Un numéro d'urgence (04 91 55 11 11) a été mis en place "pour les personnes directement concernées" par ces effondrements. Un centre d'accueil des familles a également été ouvert au 110 boulevard de la Libération, dans le 4e arrondissement.

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