Mediator : qui sont les nouveaux mis en examen ?
Deux anciens responsables de l'Agence du médicament sont poursuivis, notamment pour "prise illégale d'intérêt". Mais d'autres personnes sont mises en cause dans cette affaire.
L'affaire du Mediator n'en finit pas de rebondir. Deux anciens salariés de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ont été mis en examen entre le 12 et le 14 février dans le cadre du volet "tromperie et prise illégale d'intérêt" du dossier, comme l'a révélé France Info lundi 18 février. Un responsable des laboratoires Servier, fabricant du Mediator, et une ancienne salariée du groupe ont parallèlement également été mis en examen. Francetv info vous présente ces personnes mises en cause.
Dans cette affaire, le fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, 90 ans, a été mis en examen, en décembre, pour "homicides et blessures involontaires" dans un autre volet de l'enquête sur le Mediator conduite à Paris.
Un fonctionnaire devenu consultant pour Servier
Jean-Michel Alexandre est poursuivi pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée". Il a été président de la commission d'autorisation de mise sur le marché à l'Agence du médicament de 1985 à 1993, puis directeur de l'évaluation des médicaments de 1993 à 2000 et président du comité des médicaments de 1995 à 2000.
Selon Le Figaro, celui qui "a été l'un des hommes les plus influents en matière de médicament en France de 1980 à 2000" est alors devenu "conseil personnel" de Jacques Servier pour l'industrie pharmaceutique et a touché 1,2 million d'euros de Servier entre 2001 et 2009. Il lui était pourtant interdit de travailler pour une entreprise pharmaceutique pendant cinq ans, comme le veut le délai de carence en vigueur.
Un docteur de l'ANSM trop proche de Servier ?
Diabétologue à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris, le docteur Eric Abadie a de son côté été mis en examen pour prise illégale d'intérêt. Recruté en 1994 par Jean-Michel Alexandre comme conseiller scientifique auprès du directeur général de l'Agence du médicament (Afssaps à l'époque, ANSM aujourd'hui), il est notamment soupçonné d'avoir reçu de l'argent du laboratoire Servier. Son épouse a été mise en examen pour recel de ce délit.
Deux complices
Ancienne salariée de Servier, Marlène May Garnier a également été mise en examen pour "complicité et recel d'un délit de participation illégale d'un fonctionnaire à une entreprise précédemment contrôlée". Elle avait, selon Le Figaro, créé une société baptisée Cris, qui était partiellement financée par Servier et qui a en particulier fait travailler le professeur Alexandre.
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