Canicule : l'ouverture délibérée des bouches d'incendie inquiète les maires et le syndicat des eaux d'Ile-de-France
Philippe Knusmann, directeur général des services du Sedif, le syndicat des eaux d'Ile-de-France, a dénoncé jeudi l'ouverture intempestive des bouches d'incendie pendant la vague de chaleur. Selon lui, "150 000 m3 d'eau ont été perdus".
Plusieurs maires de Seine-Saint-Denis ont dénoncé mercredi 21 juin les ouvertures intempestives (et interdites) de bouches à incendie, en pleine canicule. Les maires ont souligné les conséquences, pour les enfants, qui peuvent être victimes de la pression de l'eau, pour les habitants, qui voient la pression de l'eau courante réduite dans les étages, et pour les pompiers, qui se voient privés d'eau en cas d'incendie. Philippe Knusmann, directeur général des services du Sedif, le syndicat des eaux d'Ile-de-France, a dénoncé, jeudi matin sur franceinfo, l'ouverture intempestive des bouches d'incendie pendant la vague de chaleur.
franceinfo : De quelle manière pouvez-vous agir ? Avez-vous par exemple les moyens de couper l'eau ?
Philippe Knusmann : Nous n'avons pas les moyens de couper l'eau car les bouches d'incendie, comme leur nom l'indique, sont destinées à faire face en permanence à d'éventuels sinistres. Il faut que les pompiers, quand ils interviennent, puissent disposer de façon immédiate et facile de ces équipements pour faire face à ses sinistres.
Vous dénoncez le gaspillage en eau. Arrivez-vous à estimer ce qui est perdu ?
Sur la journée d'hier [mercredi 21 juin], on a estimé à 150 000 m3 d'eau perdus. Mais au-delà du gaspillage et de la perte, c'est surtout la sécurité qui nous inquiète. La sécurité des approvisionnements des grands ensembles résidentiels, qui se situent en général près des bouches, et surtout la sécurité pour les services de secours s'ils étaient amenés à intervenir. Pas de pression dans les réseaux, cela veut dire pas d'eau dans les tuyaux.
Est-ce que vous avez déjà eu vent de conséquences dramatiques ?
Heureusement non, pour l'instant, mais on ne peut pas l'exclure. L'an passé, il y avait quand même eu un jeune blessé à l'occasion d'une ouverture intempestive. Il y a aussi ce danger, il est réel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.