: Reportage En Saône-et-Loire, un séjour pour personnes âgées loin de la chaleur des villes : "La vie de château, à mon âge, c'est bien !"

La canicule que connait déjà la région Auvergne-Rhône-Alpes va s’intensifier au fil du week-end. Les grandes villes comme Lyon étouffent sous des températures supérieures à 30 degrés. Cela fait fuir les personnes âgées qui le peuvent. Certaines d’entre elles passent des vacances à une heure au nord de la métropole lyonnaise, à Prissé près de Mâcon. Le château de Montceau, qui a appartenu à Alphonse de Lamartine, écrivain et homme politique français du XIXe siècle, offre un havre de fraîcheur à des personnes très âgées. 

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Parmi elles, Claire, 97 ans, profite "de la vie de château", "c'est très agréable" sourit-elle. Il y a de l'air sous le marronnier où elle s'est installée pour lire. Il y fait bien meilleur qu'à Lyon, la ville où elle habite et qu'elle a quittée pour 15 jours en ce mois d'août. "On est tellement bien, c'est tellement reposant parce dans les villes on n'a pas d'espace, il n'y a que des grands immeubles", explique la vieille dame. "La tranquillité, le bien-être, à mon âge c'est bien", conclut Claire.

En tout, une trentaine de personnes âgées, voire très âgées, séjournent au château de Montceau pour la semaine, loin de la fournaise lyonnaise. La moyenne d’âge y est de 80 ans. Et la seule condition pour venir passer ses vacances ici, c'est d'être autonome. Car le château n’est pas médicalisé et il y a des marches un peu partout, même pour prendre l’ascenseur.

Après-midi loto face au ventilo

Celles qui préfèrent peuvent rester à l’intérieur où il fait frais aussi, comme Elisabeth qui marche avec une canne et qui vient également de Lyon : "Il fait 38 degrés chez moi en ce moment, je suis bien mieux à la campagne", dit-elle avec soulagement. Elle s’apprête à faire une partie de loto dans une salle ombragée et ventilée. "Il y a une bonne ambiance et ça nous rajeunit", lance sa voisine, Michèle. L'activité de l'après-midi est proposée par Eva, 17 ans, bénévole avec deux de ses amies pour la semaine. Elles sont très attentives au bien-être des résidents, leur proposent un rafraîchissement et insistent pour poser un verre d'eau devant les joueurs récalcitrants. "La majorité des personnes ici sont très ouvertes et très gentilles", détaille Eva, "après c'est vrai qu'il faut parler plus fort, approcher les plats de leurs yeux pour qu'elles puissent bien voir, ça donne parfois des situations assez cocasses !"

"Ce sont des personnes normales, qu'on traite normalement, comme des vacanciers !"

Eva

bénévole au château de Montceau

Rompre avec l'isolement, c'est aussi ce que permet un séjour ici. Alix, 91 ans, là pour la première fois, mais sûrement pas la dernière, en est ravie : "C'est un endroit où on peut se retrouver et où les gens ne sont pas seuls, parce qu'il y a une diversité de résidents, chacun y trouve son compte."

Pension complète et chambre individuelle

Une semaine coûte 400 euros. Ces vacanciers âgés sont accueillis depuis 1955 par l’association Frédéric Ozanam, elle aussi basée à Lyon. "Ici, on est un peu une pension de famille", explique Eric Jeantet, son président. "À la mort de Lamartine [en 1869], le château a été vendu, se remémore-t-il, il a fini par arriver dans les mains de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui a souhaité que ce lieu devienne, à l'époque, un lieu de colonie de vacances pour vieillards. Aujourd'hui, les gens sont ravis d'être là, on est à leur service, et ils viennent aussi chercher un peu plus de fraîcheur que dans les grandes villes".

Claire, Elisabeth et d’autres résidents tissent des liens durant leur séjour et se reverront sans doute à Lyon, une fois les températures plus clémentes.