Climat : depuis le Groënland, l'explorateur Nicolas Dubreuil "espère" que le rapport du GIEC "va mettre une grande claque aux États"
L'explorateur constate les effets du réchauffement climatique d'année en année sur le terrain et estime que le pôle Nord pourrait être totalement libre de glaces dès cette année.
"J'espère que ce rapport du GIEC va mettre une grande claque aux États", déclare l'explorateur Nicolas Dubreuil, actuellement au nord du Groënland, lundi 9 août sur franceinfo. "Tout avait été dit dès 1979 et on continue à ne pas agir ou alors de manière extrêmement superficielle." Selon les experts climat de l'ONU, le réchauffement de la planète pourrait engendrer plus rapidement que prévu de nouvelles menaces "sans précédent" pour l'humanité.
franceinfo : En tant qu'explorateur, constatez-vous que les glaces sont en train de fondre ?
Nicolas Dubreuil : Oui, cette année il est même possible que le pôle Nord soit complètement libre de glaces et que, si j'exagère un peu, on puisse y aller en kayak. J'espère que ce rapport du GIEC va mettre une grande claque aux États parce que tout avait été dit dès 1979 et on continue à ne pas agir ou alors de manière extrêmement superficielle. La réponse des États est ridicule. Le temps politique n'est pas le temps climatique. Il y a une urgence absolue.
"Le constat sur le terrain est hallucinant."
Nicolas Dubreuilà franceinfo
Faut-il une mobilisation générale avant même la COP 26 ?
Absolument. Ce qui est dingue, c'est qu'on a réalisé tellement de choses incroyables, à envoyer des gens sur la lune ou au fond de la fosse des Mariannes, et on ne serait pas capable de s'adapter ? Je pense qu'il faut qu'on prenne justement des leçons de tous les peuples de l'Arctique qui, eux, ont réussi à s'adapter à des conditions incroyables, en modifiant leurs pratiques.
Est-ce que les effets du réchauffement climatique que nous commençons à subir peuvent tout de même changer la donne dans les prises de décision ?
Oui, je ne peux pas être pessimiste, ce n'est pas possible. On a fait tellement de belles choses, on est capable de revenir. On va éviter le pire, mais il faut absolument qu'on réagisse. Et ce n'est pas plus tard, c'est maintenant qu'il faut réagir.
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