Décharges de déchets : enquête sur des pratiques lucratives et dangereuses pour l’environnement
Des décharges à ciel ouvert, parfois cachées dans des hangars sont devenues la hantise de plusieurs mairies. De fausses sociétés opèrent également un trafic de déchets, en proposant de les recycler, mais sans jamais le faire. Enquête sur ces pratiques lucratives et dangereuses pour l’environnement.
Accumuler un maximum de déchets pour s’enrichir, au mépris des règles. Ce système mafieux, déjà vu dans le sud de l’Italie, est un nouveau filon du grand banditisme français. À Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), une société de recyclage s’est installée dans un grand hangar en 2021. Mais un riverain a été étonné par les allées et venues des camions. "On a vu un tas grandir au fur et à mesure. Les camions entraient, entraient. On pouvait légitimement se poser la question concernant tout d’abord la nature des déchets et leur traitement, car on n’a vu aucun déchet sur place être traité", explique l’homme.
Des déchets jusqu’à la saturation
Le dispositif est bien rodé. Des escrocs créent une société de recyclage, louent un entrepôt. Ils fixent un prix très attractif, 180 euros la tonne de déchet à traiter. Des clients en France et à l’étranger payent et se font enlever leurs déchets par camions. Dans les hangars, rien n’est recyclé, jusqu’à saturation du site. Après neuf mois de stockage massif, un incendie, volontaire ou pas, a eu lieu dans la décharge de Saint-Chamas. Un projet de loi porté par des députés des Bouches-du-Rhône veut durcir les conditions pour se lancer dans le recyclage de déchets.
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