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Energie : éteindre les enseignes lumineuses la nuit, un projet "pas exceptionnellement ambitieux" pour la planète

Les mesures annoncées par la ministre de la Transition énergétique seront d'un intérêt limité si elles ne s'accompagnent pas de contrôles fermes, prévient l'association nationale pour la protection du ciel.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un magasin éclairé de nuit, à Aurillac, le 16 novembre 2021. (Jérémie Fulleringer / MAXPPP)

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé au dimanche 24 juillet, la publication très prochainement de décrets pour obliger les magasins climatisés à fermer leurs portes et à réduire la publicité lumineuse. Mais sur ce deuxième volet, les mesures annoncées par le cabinet de la ministre de la Transition énergétique sont plus une harmonisation de la réglementation qu'une véritable révolution en direction de la sobriété énergétique. 

En effet, les enseignes lumineuses en France sont sensées être réglementées depuis 2012. Dans la pratique, le décret pris à l’époque n’a été appliqué qu'à partir de 2018, et il créait deux régimes : l'un pour les villes de moins de 800 000 habitants, un autre pour les villes de plus de 800 000 habitants.

La consommation d'une ville de 270 000 habitants pendant un an

Pour les "petites" villes, les enseignes doivent être éteintes entre 1 heure et 6 heures du matin. Pour les grandes villes, cela dépend d’un règlement local de publicité, sous l’autorité des élus locaux. Et c'est justement sur cette distinction entre villes de plus ou de moins de 800 000 habitants que le ministère souhaite revenir : dans toutes les communes, quelque soit leur taille, les publicités lumineuses devront maintenant être éteintes entre 1 heure et 6 heures, sous peine d'amende (dont le montant pourra aller jusqu'à 1 500 euros). Le projet d'Agnès Pannier-Runacher prévoit une exception : les enseignes lumineuses dans les aéroports et les gares.

D’après l’Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, et l’association nationale pour la protection du ciel qui milite pour une régulation plus stricte des sources de pollution lumineuse, il y avait en 2015 3,5 millions d’enseignes lumineuses, et il y avait moyen de réaliser 30% d’économie sur leur consommation d'énergie, soit 1,5 terra-watt/heure, l’équivalent d’une ville de 270 000 foyers pendant un an en consommation annuelle.

Mais cette annonce de la ministre de la Transition énergétique n'est pas suffisante, d'après l'association nationale pour la protection du ciel. "Il faut des engagements, souligne sa présidente d'honneur, Anne-Marie Ducroux, y compris de l'Etat, et je n'ai pas senti que la ministre voulait engager l'Etat, dans un plan de suivi et de contrôle sérieux des installations qui doivent être conformes au minimum à cette règle d'extinction à 1 heure du matin, ce qui n'est déjà pas exceptionnellement ambitieux."

Il y a deux ans, la Convention citoyenne pour le climat s'était prononcée en faveur de l'interdiction de la publicité lumineuse, une demande qui n'avait pas été suivie par le gouvernement : l'exécutif s'était contenté de modifier la gouvernance pour les éclairages à l’intérieur des magasins.

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