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Fin des ventes de voitures thermiques en 2035 en Europe : quatre questions sur le développement des véhicules électriques

Taille du marché, coût à l'achat, autonomie, bilan carbone... Alors que les députés européens votent ce mercredi sur la fin de la vente des véhicules essence et diesel d'ici 13 ans, franceinfo se penche sur les interrogations soulevées par la transition vers le tout électrique.

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Une voiture électrique en charge sur une borne dans un village du Puy-de-Dôme, en 2019. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS)

C'est une des mesures phares du "paquet climat" débattu au parlement européen cette semaine. Les députés européens votent, mercredi 8 juin, sur une possible interdiction dans l'Union européenne de la vente des voitures neuves à moteur essence ou diesel en 2035. Cette transition doit permettre à l'UE de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 mais pose un certain nombre de questions économiques, pratiques et écologiques.

Les ventes de véhicules électriques ont-elles réellement augmenté ?

Oui, la tendance pour les ventes de voitures électriques neuves est à la hausse mais ces chiffres restent inférieurs à ceux des voitures à moteur diesel. Selon les données du Comité des constructeurs, depuis le début de l'année 2022, un peu plus de 70 000 voitures électriques immatriculées se sont vendues contre environ 100 000 véhicules diesel. En revanche, si on rajoute au calcul les véhicules hybrides - qui fonctionnent avec un moteur électrique et thermique - là on arrive à plus de 250 000 véhicules vendus depuis le 1er janvier, soit plus d'un tiers du marché français.

Ce qui est certain, c'est que la part du diesel diminue très nettement ces dernières années. En 2016, une voiture vendue sur deux roulait au diesel. Cette année c'est à peine deux sur dix.

Une voiture électrique coûte-t-elle plus cher que son équivalent essence ou diesel ?

Oui, le prix d'achat d'un véhicule électrique est nettement supérieur à l'achat d'une voiture à moteur thermique, notamment à cause du coût de la batterie. Un véhicule essence coûte en moyenne un peu plus de 14 000 euros, contre 28 000 euros pour une voiture électrique qui dispose d'une autonomie de 400 kilomètres. Mais cet écart devrait diminuer sur le long terme grâce à une baisse progressive du prix des batteries. Cette même voiture électrique ne devrait ainsi plus coûter que 21 000 euros d'ici 10 ans. C'est en tout cas ce qu'anticipe une étude de France Stratégie. Même si dans l'immédiat, ça ne sera pas encore la cas à cause de l'inflation et de la rareté des matières premières.

Et puis, si on regarde le coût à l'usage, faire le plein d'électricité représente un budget inférieur à celui du plein d'essence. Pour un usage intensif en ville, un véhicule électrique est déjà plus rentable qu'un thermique et permet à son propriétaire d'économiser en moyenne 700 euros par an.

La France compte-t-elle assez de bornes électriques ?

Fin avril, la France disposait de 60 000 points de recharge, selon le recensement réalisé par l'association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Cela représente environ une borne pour 15 voitures électriques ou hybrides en circulation aujourd'hui en France. C'est assez loin de l'objectif fixé par Emmanuel Macron lors de son premier mandat puisqu'il avait promis d'atteindre les 100 000 bornes avant fin 2021. Les zones rurales et les aires d'autoroutes sont actuellement les moins bien dotées.

>> Voitures électriques : pourquoi l'objectif des 100 000 bornes de recharge n'est-il pas atteint ?

Plusieurs obstacles expliquent ce retard : des contraintes techniques pour raccorder les bornes au réseau électrique, des contraintes administratives (il faut parfois compter un an entre le dépôt du permis de construire et la mise en marche), ou encore des pénuries de matériel. Le territoire français est cependant loin d'être le moins bien équipé d'Europe. Selon une étude de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), l'Allemagne est la mieux dotée en stations de recharge, suivie par le Royaume-Uni et la France en troisième position.

Quel est le bilan carbone d'un véhicule électrique ?

La voiture électrique est-elle une voiture écologique ? La question semble légitime alors que la fin des véhicules thermiques - mesure dont débattent les députés européens ce mercredi - est censée permettre à l'Union européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55% d'ici 2050. Selon une étude de l'Agenre de la transition écologique (Ademe), les GES émis en France par "la fabrication, l’usage et à la fin de vie d’un véhicule électrique, sont actuellement deux à trois fois inférieurs à ceux des véhicules essence et diesel".

L'Ademe rappelle ainsi que l'impact sur le climat et l’environnement d'une voiture électrique varient en fonction de l’origine de l’électricité utilisée."Les atouts environnementaux du véhicule électrique sont donc intrinsèquement liés à la mise en œuvre de la transition énergétique à la sortie des énergies fossiles et nucléaire", affirme l'agence dans son rapport. La conception des batteries et leur recyclage est aussi un enjeu de taille. 

>>Consommation : le délicat recyclage des batteries de voitures électriques

Une autre étude de l'Ademe a par ailleurs récemment montré que les voitures électriques émettent elles aussi des particules fines. Une pollution produite par le contact entre les pneus - plus gros que ceux des voitures diesel ou essence - et la chaussée, ainsi que par la remise en suspension.

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