Incendies en Grèce : à Athènes, on craint le pire pour les années qui viennent
En Grèce, des milliers d’hectares de forêt, des habitations brûlent depuis plus d’une semaine. La sécheresse qui dure depuis le mois de juin, la canicule persistante, ont fait du pays une poudrière.
45 degrés, pendant plus d’une semaine. À Thrakomakedones, ville située dans la banlieue nord d’Athènes en Grèce, où le feu a brûlé plusieurs maisons, les habitants sont habitués à la chaleur estivale. Mais pas dans ces proportions.
"Ça fait dix jours", martèle un vieil homme. "Dix jours à 45 degrés voire plus", insiste encore sa femme. "On restait à la maison sous l’air conditionné, alors c’était supportable. Mais c’est à cause de cette grande chaleur qu’on a eu ces incendies. Ça préoccupe tout le monde, le changement climatique", poursuit-elle.
Inondations, incendies, aux quatre coins du globe, les méga-feux qui ont provoqué l’évacuation de dizaines de villages et de milliers de personnes dans plusieurs zones du pays, dont l'île d'Eubée, s’inscrivent dans un été marqué par les catastrophes naturelles. Le Giec, groupe d’experts sur le changement climatique, at d’ailleurs rendu son rapport très attendu lundi matin.
Des problèmes amenés à se multiplier ?
Nikolaos Bokaris travaille pour le ministère de l’Environnement. Son domaine ? Les forêts. Ce changement climatique, il le voit et il le craint. "Les incendies commencent plus tôt dans l'année, au printemps et se terminent plus tard en octobre. Une autre conséquence du changement climatique concerne la reforestation. Avant, quand on replantait des arbres, on avait les pluies nécessaires pour que les jeunes pousses grandissent naturellement. Maintenant, il faut mettre beaucoup plus de moyens, il faut arroser pour que les plantes survivent."
"Avec le changement climatique, la période propice aux incendies s’allonge. En gros, si nous avions, avant, un mois de risque incendie élevé, maintenant c'est trois mois."
Nikoalos Bokaris, membre du ministère de l’Environnementfranceinfo
Aux incendies s’ajoutent d’autres préoccupations. Parmi elles, le risque renforcé d’inondations. Moins de forêt, c’est un écoulement incontrôlé des eaux et une érosion des sols. Eleni Myrivili, la "Madame climat" de la mairie d’Athènes, est désespérée. "Si vous voulez la vérité, j'ai envie de pleurer (...) Aujourd'hui, je suis très pessimiste sur l'avenir de cette ville."
"Toutes ces forêts extraordinaires ne seront plus là pour maintenir des températures plus basses, pour donner de l'oxygène, pour piéger les émissions de CO2, pour retenir l'eau, pour apporter une biodiversité qui rend cette ville vivante", énumère-t-elle. "Je ne sais pas si on réalise à quel point on dépend de ces forêts périurbaines pour notre survie dans les villes."
"Quand cet été cauchemardesque se terminera, nous réparerons tous les dégâts", a promis le Premier ministre Grec, Kyriákos Mitsotákis, très décrié pour sa gestion des incendies. Il s’est engagé à reboiser dès que possible les secteurs incendiés.
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