Météo : le début de l'été 2021 devrait être plus chaud et sec que la normale, et "ça n'est pas forcément une bonne nouvelle"
Selon Météo France, les mois de mai, juin et juillet seront plus chauds que d'habitude dans le sud de l'Europe.
Les trois prochains mois devraient être plus chauds et secs que la moyenne. C'est ce qui ressort des prévisions de Météo France pour les mois de mai, juin et juillet 2021, publiées vendredi 30 avril. La moitié sud de l'Europe, dont une grande partie de la France, peut donc s'attendre à des températures élevées durant les prochains mois. Mais attention, comme l'explique à franceinfo Francois Jobard, météorologue chez Météo France, cela ne veut pas dire que l'Hexagone ne connaîtra aucun épisode pluvieux.
Franceinfo : Quelle météo prévoyez-vous pour les trois prochains mois en France ?
François Jobard : Pour les mois de mai, juin et juillet 2021, on s'attend à un temps plus chaud que la normale sur une grande partie du sud de l'Europe, France comprise, sauf pour la Bretagne et les régions proches de la Manche.
Au niveau des précipitations, ce trimestre devrait être plus sec en moyenne. Ça n'est pas forcément une bonne nouvelle, puisque l'on sort de trois mois déjà très secs. Février, mars et avril de cette année correspondent à l'un des trimestres les plus secs depuis 1957 et nous sommes dans un contexte où la pluie s'est faite beaucoup plus rare que d'habitude.
Peut-on être certain qu'il fera chaud en mai, juin et juillet ?
En moyenne, sur les trois mois, quand on fera le bilan, on s'attend à ce qu'on ait des températures supérieures à la normale de façon significative. Attention, la prévision saisonnière n'est pas une prévision météorologique mais climatique, puisqu'on parle sur des échelles de temps assez longues. On ne peut donc pas dire précisément si l'on va avoir une fin juin caniculaire, ou un début juillet frais et humide. Cela peut être difficile à appréhender sur des échelles de temps assez longues.
"Cet indicateur n'est d'aucune aide pour savoir si vous pourrez organiser un événement en extérieur fin juin, mais il est important pour certaines institutions, comme la prévision du risque de feux de forêt."
Francois Jobard, météorologue chez Météo Franceà franceinfo
Cela fait plusieurs années de suite que les températures estivales et printanières sont au-dessus des normales saisonnières. Observe-t-on l'impact direct du réchauffement climatique ?
Ce qui est certain, c'est que le réchauffement climatique accroît nettement la probabilité d'avoir des saisons plus chaudes que la normale. A l'inverse, la probabilité d'avoir des trimestres frais devient faible, voire très faible. Il faut aussi noter que jusqu'à cette année, nous prenons en compte les normales de températures qui vont de 1980 à 2010. A partir de 2022, nous actualiserons nos moyennes en passant sur la période de 1990 à 2020, nos normales seront donc plus chaudes.
Comment sont réalisées ces prévisions à long terme ?
Les prévisions saisonnières divergent des prévisions météo puisqu'il s'agit de tendances calculées sur trois mois. Elles sont réalisées à l'aide de modèles climatiques. On prend notamment en compte les interactions entre les océans et l'atmosphère. Une autre chose que l'on regarde en particulier sont les anomalies de température des océans. Il y a le phénomène El Niño qui est bien connu, mais il y a également des zones d'eau froide dans l'Atlantique, qui vont favoriser tel type de récurrence météorologique.
D'ailleurs, ce qui est vrai, tant pour les modèles de climats que ceux de prévisions météorologiques, c'est que l'on regarde ce qu'il se passe sur la planète entière. Pour avoir une tendance du temps sur l'Europe, on a besoin de connaître la tendance partout sur le globe.
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