: Reportage Pour faire des économies d'énergie, une expérience belge vise à chauffer les corps plutôt que les maisons : "L'idée c'est de mettre toujours plusieurs couches"
Chez Grégoire Wallenborn, spécialiste de l’énergie, il fait 14 degrés. Dans son vaste bureau, pas de chauffage d’appoint. En tant que chercheur pour le projet SlowHeat, il est son propre cobaye : au lieu de chauffer les murs, il chauffe son corps en portant plusieurs vêtements sous son très gros pull. "J'ai mis deux paires de chaussettes, des mitaines, détaille-t-il. L'idée c'est de mettre toujours plusieurs couches et qu'elles soient un peu aérées, car l'air est aussi un isolant. J'ai constaté que, curieusement, j'ai plus chaud aux mains quand je mets un bonnet !"
En effet, 20% de la chaleur s’évacue par la tête, note-t-il. Aussi, pour supporter le froid, Grégoire Wallenborn a équipé la chambre de sa fille d’une lampe à infrarouge, pour l’aider à sortir du lit. Cape chauffante ou panneaux radiants peuvent aussi bien aider.
Un objectif de sobriété avant tout
Le projet "SlowHeat" [chaleur lente] est mené depuis deux ans par une équipe de chercheurs belges, épaulés par une vingtaine de citoyens-cobayes. L'idée est de chauffer sa maison, non pas à 19 degrés comme le recommandent les gouvernements européens, mais à une température qui oscille entre 14 et 16 degrés, selon les volontaires et la composition des familles. Passé inapercu lors de son lancement, il fait la Une des médias belges aujourd'hui, crise énergétique oblige.
L'un des constats deux ans plus tard, c'est que le corps finit par s'habituer : "C'est plus facile cet hiver-ci, que l'hiver précédent !", reconnaît Grégoire Wallenborn. Et l’impact sur les factures est colossal, car le cœur de cette expérience est d’abord un objectif de sobriété qui interpelle les pouvoirs publics.
"Si un propriétaire habite dans une maison avec un label F, et qu'il consomme très peu d'énergie, est-ce qu'il faut absolument lui imposer une rénovation ?"
Grégoire Wallenborn, chercheur et spécialiste de l’énergieà franceinfo
Le projet Slow Heat nous pousse à réfléchir à la façon dont on doit s’adapter au nouveau monde, conclut le chercheur.
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