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Canicule et incendies en Europe : trois questions sur la vague de chaleur qui frappe plusieurs pays du pourtour méditerranéen

Sécheresse et fortes chaleurs provoquent ces derniers jours d'importants incendies notamment en Grèce, en Italie et en Turquie.

Article rédigé par franceinfo
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Des hommes rassemblent leurs animaux pour fuir les incendies à Mugla (Turquie), le 2 août 2021. (YASIN AKGUL / AFP)

La Commission européenne a annoncé mercredi 4 août l'envoi d'avions, d'hélicoptères et de pompiers vers l'Italie, la Grèce, l'Albanie et la Macédoine du Nord, après avoir envoyé trois bombardiers d'eau pour la Turquie. Depuis plusieurs jours, certains pays du pourtour méditerranéen sont frappés par d'importants incendies"Nous faisons face à la pire canicule depuis 1987", a notamment expliqué lundi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Franceinfo répond à trois questions sur cette vague de chaleur exceptionnelle.

1Les températures sont-elles exceptionnelles ?

La Grèce, la Turquie, Chypre... Plusieurs pays sont touchés par d'intenses vagues de chaleur"Il est clair que la température à la surface du sol en Turquie et à Chypre a de nouveau dépassé les 50 °C", a relevé mardi l'Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué (lien en anglais). Sur une carte publiée par un prévisionniste de Météo France sur Twitter, on peut voir des relevés de températures dépassant les 45 °C de jour dans plusieurs stations météorologiques. 

Le ministre turc de l'Agriculture, Bekir Pakdemirli, a déclaré que les températures dans la ville de Marmaris avaient atteint un record historique de 45,5 °C cette semaine. 

2Quelles sont les conséquences de cette canicule ?

Attisés par le manque d'eau et les fortes chaleurs, de nombreux incendies se sont déclarés dans la zone. En Turquie, où forêts, terres agricoles ainsi que zones habitées sont ravagées par les flammes, il s'agit des pires incendies depuis une décennie. Selon le service de surveillance par satellite de l'Union européenne, la "puissance radiative" des incendies en Turquie a atteint une intensité "sans précédent" depuis 2003.

Au total, plus de 180 feux se sont déclarés ces derniers jours sur l'ensemble du pays. Ils ont fait au moins huit morts et entraîné l'évacuation de centaines de touristes et d'habitants en particulier des villes touristiques d'Antalya, Bodrum et Marmaris. Jeudi, les secouristes turcs ont aussi évacué des centaines de villageois par la mer, alors qu'un violent incendie se rapprochait dangereusement d'une centrale thermique stockant des milliers de tonnes de charbon, non loin de la ville de Milas.

La Grèce, elle, a été la proie de près de 80 feux, selon le ministre adjoint à la Protection du citoyen, NikosHardalias. Les pompiers grecs continuaient jeudi de lutter contre deux incendies préoccupants à Olympie pour protéger le site archéologique où se sont déroulés les premiers Jeux olympiques de l'antiquité, à l'ouest de la péninsule du Péloponnèse. Les pompiers ont indiqué jeudi avoir dû gérer 92 feux de forêt ces dernières 24 heures en Grèce, sur les 118 dénombrés mercredi soir par le ministre adjoint de la Protection civile, Nikos Hardalias.

3Comment expliquer ce phénomène météorologique ?

Selon les scientifiques, ces événements météorologiques extrêmes sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète"A cause de l'air frais qui stationne sur l'Europe occidentale, par effet de vases communicants, l'air chaud du Sahara remonte et touche l'Italie, la Grèce, la Turquie ou l'Albanie, explique au Parisien le météorologue Guillaume Séchet. Du fait du réchauffement climatique, la chaleur qui remonte du Sahara est de plus en plus intense.

Le vice-ministre grec de la protection civile, Nikos Hardalias, l'a bien constaté : "En juillet nous avons eu 1 584 feux, contre 953 en 2019", a-t-il déclaré sur Star TV, estimant que "l'on ne parle plus de changement climatique mais de menace climatique". "Nous sommes dans une phase de dérégulation climatique absolue", a-t-il dit également sur la télévision publique ERT. Et ces vagues de chaleur sont appelées encore à se multiplier, s'allonger et s'intensifier. "Ce que nous vivons cette année sera sûrement la normalité à la fin de ce siècle", s'est ainsi inquiété le professeur grec et président de la commission sur le changement climatique, Konstantinos Synolakis, cité par Le Monde (article réservé aux abonnés).

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