: Vidéo Climat : que se passerait-il sur la planète si toute la glace fondait en Antarctique ?
Depuis plus de dix ans, l’opération IceBridge pilotée par la Nasa ausculte l’état des pôles à la loupe. Ses scientifiques survolent ce jour-là les glaces de l’Antarctique. Et si elles venaient à disparaître avec le réchauffement climatique ? Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 2 juin 2019.
La Nasa, agence gouvernementale en charge de la majeure partie du programme spatial aux Etats-Unis, a fédéré depuis trente ans autour d’elle les grands experts mondiaux de la glace et du climat. En 2008, elle a initié l’opération IceBridge: une mission scientifique aéroportée qui a pour but de survoler chaque année les régions polaires afin de cartographier l’évolution de la banquise et des calottes glaciaires. A bord d’un vieux DC-8 italien sauvé de la casse, des femmes et des hommes ultra spécialisés surveillent à la loupe l’évolution de la situation aux deux bouts du monde : le pôle Sud et le pôle Nord. Ce jour-là, l’équipe fait du rase-motte en Antarctique…
Une question simple s’impose : que se passerait-il si toute la glace qui défile sous les ailes de l’avion bourré d’appareils de mesure venait à fondre ? "Si toute la banquise disparaissait ? La glace agit comme un couvercle isolant entre la très froide atmosphère polaire et l’océan qui est relativement chaud en ne descendant jamais sous les - 2 °C. Il y aurait un énorme mouvement de chaleur qui s’échapperait de l’océan vers l’atmosphère. Cela pourrait interrompre la circulation thermohaline, c’est-à-dire un échange entre les océans qui détermine le climat de toute la planète", explique l’un des scientifiques.
"Notre climat va changer si radicalement qu’on ne peut même pas l’imaginer"
"Si cela s’arrête, notre climat va alors changer si radicalement qu’on ne peut même pas l’imaginer, précise-t-il. Le film Le Jour d’après [de Roland Emmerich, 2004] est fondé sur cette idée, mais je déteste cette idée… Ça va bien trop vite… C’est pas possible…" Une collègue assise près du hublot devant son ordinateur portable ajoute : "Notre mission est de prendre des mesures et de bâtir des modèles mathématiques capables d’établir les prévisions les plus fines afin d’être sûr que, dans cinquante ans ou un siècle, les êtres humains soient prêts à répondre à ces changements."
En dix ans de survols aux deux extrémités de la planète bleue encore blanche à ses deux pôles, l’opération IceBridge a permis d’envisager le problème sous toutes les coutures et d’établir ainsi des prévisions. Si les gaz à effet de serre se maintiennent à ce rythme, le niveau de la mer sera plus haut d’un mètre en 2100. Et ce mètre en plus suffit à menacer New York ou la Camargue… C’est une prévision plutôt optimiste car certains scientifiques craignent déjà une hausse de… 2,4 mètres ! Et là, personne n’est prêt…
Extrait du magazine "13h15 le dimanche" (replay) du 2 juin 2019.
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