ZFE : "un véhicule électrique est pertinent du point de vue du climat" même si sa conception est plus polluante qu'un véhicule thermique, explique l’Ademe
Dans les zones à faibles émissions, seuls les véhicules les moins polluants peuvent circuler, reposant sur le système des vignettes Crit'Air.
Pendant que certains font la queue à la pompe, les véhicules électriques roulent sans se préoccuper de leur consommation et de leur pollution. Un mode de transport bienvenu alors que plus de 40 Zones à Faibles Emissions (ZFE) seront mises en place partout en France d’ici plus de deux ans. Pourtant, David Marchal, le directeur exécutif adjoint de l’expertise et des programmes de l’Agence de la transition écologique (Ademe) rappelle sur franceinfo qu’un "véhicule électrique, avant d’avoir roulé, a un poids carbone trois fois supérieur à celui d’un véhicule thermique."
franceinfo : Est-ce que vous trouvez les ZFE efficaces pour réduire la pollution dans les villes ?
David Marchal : 75% des déplacements en voiture individuelle sont effectués pour des trajets inférieurs à 5km. Nous, à l’Ademe, notre question est de savoir comment on accompagne les territoires qui choisissent la mise en place d’une ZFE notamment pour donner d’autres solutions de transports. Les agglomérations ont une certaine liberté sur le dispositif mis en place. Certaines choisissent de faciliter l’accès aux artisans ou de leur proposer des subventions pour remplacer leur flotte de véhicules.
Les ZFE sont aussi une question de justice sociale…
Pour que la transition écologique réussisse, il faut qu’elle soit perçue comme juste socialement. En creux, il y a une question de redistribution. Si on remet en place une fiscalité carbone plus importante en France, il faut que ces revenus soient redistribués de façon plus juste pour aider les ménages qui en ont le plus besoin.
Le critère pour rentrer dans ces ZFE, c’est le taux de pollution de notre voiture. A terme, seules les voitures électriques pourront rouler en ville ?
Pour l’instant les véhicules diesel récents sont éligibles aux bonnes vignettes, en particulier la "Crit’Air 2". La question, c’est aussi : est-ce qu’un véhicule électrique est nécessairement vertueux pour l’environnement ? À l’Ademe, notre conclusion c’est qu’un véhicule électrique est pertinent du point de vue du climat. Un véhicule électrique a un impact climatique deux à trois fois inférieur à un véhicule thermique à condition que sa batterie soit d’une taille raisonnable. Une batterie peut peser plus de 400 kg. Donc, un véhicule électrique, avant même qu’il ait roulé, a un poids carbone deux à trois supérieur à celui d’un véhicule thermique en raison de la fabrication de sa batterie. Mais grâce à l’électricité décarbonée qu’on a en France, on arrive à rattraper ce retard au fur et à mesure où le véhicule roule.
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