Le cyclone Batsirai a fait 92 morts à Madagascar et aggravé encore la crise humanitaire dans le pays
Ce bilan pourrait être encore plus lourd, alors que certains villages dans les zones les plus touchées restent coupés du monde.
Le bilan humain de Batsirai à Madagascar s'est alourdi : trois jours après le passage du cyclone sur l'île, les autorités font désormais état de 92 morts, selon un dernier décompte, actualisé mercredi 9 février. Ce bilan pourrait encore s'aggraver, alors que certains villages dans les zones les plus touchées restent coupés du monde.
Soixante et onze victimes ont été recensées dans le district d'Ikongo, dans l'est de l'île, a détaillé le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), qui compile les éléments remontés depuis les régions les plus touchées, notamment sur la côte orientale de l'île de l'océan Indien. "C'est l'hécatombe ici", a expliqué à l'AFP le député de ce district, Brunelle Razafintsiandrofa, précisant que "la plupart des victimes sont décédées à la suite de l'effondrement de leurs maisons".
Le pays recense plus de 112 000 sinistrés et près de 61 000 déplacés, alors que de nombreuses ONG et agences de l'ONU ont commencé à déployer des ressources et des équipes pour venir en aide aux victimes de ces pluies diluviennes et vents extrêmement forts.
Des rizières et des récoltes détruites
Dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète, le cyclone tropical a laissé un sillage de maisons détruites ou inondées, des centres de soins et des écoles ravagées et une vingtaine de routes ainsi que dix-sept ponts impraticables, ce qui complique largement les opérations de secours. "Les rizières sont endommagées, les récoltes de riz perdues. C'est la principale culture des Malgaches et leur sécurité alimentaire sera sérieusement affectée dans les trois à six prochains mois si nous n'agissons pas immédiatement", s'est alarmé Pasqualina DiSirio, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le pays.
De nombreuses ONG, parmi lesquelles Action contre la faim, Handicap international, Save the Children ou Médecins du monde, s'étaient mobilisées en amont du cyclone, prépositionnant matériel et médicaments. Parallèlement à l'aide apportée par le gouvernement, elles ont porté assistance aux sinistrés, craignant une aggravation de la crise humanitaire.
L'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) craint que de nombreuses victimes soient des mineurs, dans un pays où ils comptent pour plus de la moitié de la population de près de 28 millions.
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