Cyclone Chido à Mayotte : plusieurs centaines d'enseignants demandent à être rapatriés de l'archipel
Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, plusieurs centaines d'enseignants ont fait part de leur envie d'être rapatriés de l'archipel, d'après un document informel consulté mercredi 18 décembre par France Bleu Auxerre et franceinfo et selon les informations de France Culture.
Ce document, issu d'une "initiative indépendante menée par des enseignants", a pour objectif "d’identifier rapidement les personnels qui ne sont pas mis en sécurité afin de signaler les situations urgentes et les besoins d’aide immédiate".
Ce recensement qui "ne provient pas du rectorat" vise uniquement "à tenter d'alerter et de soutenir les personnes concernées dans les plus brefs délais". Le document prévient par ailleurs les contributeurs que malgré les fortes demandes de "rapatriements", il n'est pour le moment pas envisagé dans l'immédiat en raison de contraintes logistiques.
Un "événement extrêmement traumatisant"
D'après les données exploitées par France Bleu Auxerre, au moins 500 enseignants et personnels de l'Éducation nationale basés sur tout le territoire de Mayotte demandent à être rapatriés, au moins temporairement. La plupart des enseignants indiquent en commentaires leur situation sur place : "Maison endommagée", "Plus de toit", "Pas d'eau", "Pas d'électricité", "Pas de réseau". Plusieurs souhaitent être évacués à La Réunion, d'autres mentionnent la ville de Paris mais la grande majorité des répondants ne précisent pas de lieu souhaité. Ceux qui souhaitent rester sur place demandent des moyens matériels.
Jointe par franceinfo, une enseignante d'un lycée de Mamoudzou qui souhaite restée anonyme raconte que le lycée où elle travaille "est rempli de débris", qu'il est "complètement inutilisable pour l'instant". "Le toit de la salle des profs a été complètement arraché, les tables sont détruites, les ordinateurs ont pris l'eau, c'est méconnaissable", détaille-t-elle. La professeure parle d'un "événement extrêmement traumatisant" qui n'est pas encore terminé "parce qu'[elle] n'a pas de nouvelles de [sa] famille", ni de ses élèves : "On en croise quelques-uns dans les rues mais on ne sait pas encore si on a des élèves qui sont morts, on imagine".
L'enseignante fait partie de ceux qui ont demandé à être rapatriés de façon temporaire pour voir ses proches et sa famille afin d'être de nouveau opérationnelle devant ses élèves. Elle l'assure, une rentrée scolaire le 13 janvier est "impossible".
"Il est impossible de reprendre le travail en mode normal en janvier"
Rivomalala Rakotondravelo, cosecrétaire départemental de la FSU Snuipp Mayotte, milite "pour qu'il y ait des enseignants formés" sur l'île mais comprend le souhait des enseignants : "On peut comprendre leur position, leur désarroi et leur envie d'être en sécurité sous un toit." "C'est peut-être une demande temporaire", ajoute-t-il. Il est en tout cas formel : "Il est impossible de reprendre le travail en mode normal en janvier."
Selon les informations de franceinfo, il n'est pour l'heure pas prévu de rapatrier les enseignants qui le souhaitent mais il est possible de les évacuer de façon temporaire en cas d'urgence sanitaire ou sociale, dans la limite des possibilités techniques au regard des priorités vitales en cours. Une ligne d'urgence a été mise en place par le rectorat de Mayotte pour recueillir les demandes des personnels de l'Education nationale (0 800 710 170). Pour l'année scolaire 2024-2025, 117 226 élèves sont scolarisés dans les écoles, collèges et lycées de Mayotte. L'archipel compte également 7 434 agents de l'Education nationale qui enseignent à des élèves des premier et second degrés.
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