: Reportage "Il faudra deux mois pour tout nettoyer" : le difficile traitement des déchets à Mayotte après le passage du cyclone Chido
Des montagnes de déchets se forment tous les jours sur les routes et dans les rues de Mayotte. Un mélange d'ordures ménagères, de morceaux de maisons emportés par le vent et d'objets détruits par le cyclone Chido qui a balayé l'archipel, il y a deux semaines. Le ramassage des déchets recommence tout juste, fin décembre, à Trévani, dans le nord de Mayotte.
"Ça sent mauvais, je n’arrive pas à respirer", commente un enfant devant ces monticules de déchets qui se reforment tous les jours. "C'est dégueulasse. Il y a des maladies, il y a beaucoup de mouches et ça sent vraiment mauvais", poursuit-il. La présence de ces ordures dans les rues augmente le risque de choléra et de leptospirose, donc il était temps d’accélérer leur ramassage.
"On a beaucoup de travail à faire, vraiment c'est le bordel, mais on a commencé à faire petit à petit", explique un agent communal. Il est au travail avec son équipe, même si les engins habituels ne sont pas disponibles. "On n'a pas de machine, elle est bloquée sur le chantier", ajoute l'agent. Un autre estime qu'il y en a pour "deux mois" pour tout nettoyer.
Le centre d'enfouissement des ordures a rouvert
Dans certaines communes, des habitants impatients ont parfois eux-mêmes trié ces montagnes de déchets, ces derniers jours. Depuis, des entreprises privées sont réquisitionnées à leurs côtés, mais c'est difficile, car tout ne va pas au même endroit, selon Maxime Ahrweiller, secrétaire générale pour les Affaires régionales à la préfecture de Mayotte. "Il y a les déchets classiques, comme les ordures ménagères puisque le système de collecte s'est arrêté pendant quasiment dix jours, donc évidemment ça s'est entassé. Et bien sûr, il y a les déchets de tôles, de gravats, les déchets verts, qui sont les conséquences directes du cyclone, donc il faut trier et séparer tout ça, pour pouvoir les traiter de façon appropriée", détaille-t-elle.
Depuis deux jours, le centre d’enfouissement des ordures ménagères a rouvert. "On a mis un peu de temps parce qu'il fallait mettre en place un plan cohérent, sinon on n'aurait pas su où les mettre", précise Maxime Ahrweiller. "Maintenant que ça a démarré, je pense qu'on va déjà voir des améliorations assez rapidement, mais il y en a pour plusieurs semaines", estime-t-elle. Désormais, il faudra suivre la cadence, alors que les débris du cyclone n’ont pas fini d’être ramassés.
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