Témoignages "Il n'y a plus rien, j'ai tout perdu" : les habitants de Mayotte face aux dégâts, au lendemain du passage du Cyclone Chido

L'heure est à l'évaluation des dégâts et du nombre de victimes au lendemain de la catastrophe météo qui a frappé l'archipel. Le travail de secours et de reconstruction s'annonce titanesque.
Article rédigé par franceinfo
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Cette photographie prise et diffusée par la Direction générale de l'aviation civile le 14 décembre 2024 montre les dégâts causés à la tour de contrôle de l'aéroport international Dzaoudzi-Pamandzi Marcel Henry, quelques heures après le passage du cyclone Chido. (HANDOUT / DGAC)

Au moins deux morts, et la crainte d'un bilan humain beaucoup plus "lourd" : le passage du cyclone Chido à Mayotte a semé le chaos. À l’issue d'une réunion interministérielle samedi 14 décembre le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a estimé qu'il "faudra sans doute des jours" pour "affiner" le bilan humain, évoquant une "situation dramatique".

Hôtel détruit, bidonvilles pulvérisés

L'archipel a été rasé par des vents à plus de 200 km/h, laissant les 320 000 habitants de Mayotte sous le choc et face à des dégâts considérables. Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, des scènes d'apocalypse avec tout au long du cyclone un déluge de pluie et des rafales qui emportent avec elles les toits des maisons, et même des habitations toutes entières. Les arbres sont déracinés, les poteaux électriques tombent. Bruno Garcia gère l'hôtel Caribou au nord de Mamoudzou, il a tout perdu.

"L'hôtel est complètement détruit, il n'y a plus rien, plus de toit, l'intérieur des chambres a été aspiré, avec des vents de 250km/h, j'ai tout perdu".

Bruno Garcia

à franceinfo

Les images les plus choquantes sont celles des bidonvilles, très nombreux à Mayotte. Ils ont été pulvérisés et ne ressemblent désormais plus qu'à un amas de gravats. "L'entièreté de l'habitat précaire est détruite", a estimé Bruno Retailleau. "Il y a des quartiers entiers qui ont disparu. C’étaient des bidonvilles, mais des quartiers où il y avait énormément de gens et il n'y a plus rien", s'inquiète Sonia, une habitante de Petite-Terre.

Places d'hébergement et "moyens militaires"

Saïdi el Anis, habitant de Mamoudzou, partage cette même préoccupation. "Je vois des gens errer. Je ne sais pas si ce sont des gens qui étaient dans les centres d'hébergement et qui regagnent leur domicile pour constater les dégâts, ou si c'est l'inverse, des gens qui quittent leurs domiciles parce qu'ils ne sont plus en état d'être habités."

Pour leur venir en aide, 10 000 places d'hébergement d'urgence ont été préservées. Des renforts de "moyens militaires" vont être déployés dès dimanche 15 décembre à Mayotte, par avion, bateau, et par hélicoptère. 

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