"Si je suis fatiguée ? Ce n'est pas le sujet" : Anne Laubiès, préfète à Saint-Martin, raconte comment elle a vécu Irma
Anne Laubiès est la préfète déléguée à Saint-Martin, où elle a vécu le passage de l'ouragan Irma. C'est elle qui a mis en place le plan d'urgence. Dix jours après les intempéries, elle revient sur ce qu'elle a traversé et évoque l'avenir de l'île.
Elle a vécu le passage de l'ouragan Irma avec les Saint-Martinois : Anne Laubiès, préfète déléguée à Saint-Martin, était à la préfecture et a mis en place le plan d'urgence après les intempéries. Ce qui n’avait pas été imaginé, c’est que la préfecture s’écroulerait et que tout le système de réaction immédiate mis en place par les autorités serait hors-service. Depuis cette nuit-là, Anne Laubiès n’est pas revenue sur l'épreuve qu'elle a traversée, ni sur la rumeur qui la disait en fuite au moment de l'ouragan. Selon la préfecture de Guadeloupe, "elle a au contraire été depuis le passage d’Irma à son poste, auprès des populations et n’a de cesse d’assurer la continuité de l’État". Elle témoigne vendredi 15 septembre auprès de franceinfo.
"On a dépassé le stade de l'urgence absolue"
Quand on lui demande si elle est fatiguée, Anne Laubiès élude : "Ce n'est pas le sujet", répond-elle fermement. Elle n'a pourtant dormi que quelques heures et, comme beaucoup, pas vraiment pris de douche depuis que l'ouragan a brutalisé les îles et semé la dévastation. Cette grande femme grisonnante porte un tee shirt et n'a plus vraiment de toit. "Pour l'instant, mon toit c'est le centre opérationnel départemental", explique-t-elle. C'est dans ce bâtiment que les services de l'État organisent une sorte de riposte sécuritaire, sanitaire, sociale et logistique. "On a dépassé le stade de l'urgence absolue", estime aujourd'hui la préfète déléguée. Un certain nombre de commerces ont rouvert sur l'île.
On passe à la phase de retour à la vie normale sur l'île
Anne Laubiès, préfète déléguée à Saint-Martinà franceinfo
Si Anne Laubiès est dans l'action aujourd'hui, elle et son équipe l'ont échappé belle au passage d'Irma. "Nous devons la vie aux hommes et aux femmes de la sécurité civile, des sapeurs pompiers et de l'armée qui étaient avec nous. Ils nous ont réfugiés au bon moment, dans la bonne pièce."
Après l'ouragan, il a fallu encaisser la vision d'apocalypse, en sortant d'une préfecture sinistrée. "Quand on voit Marigot jusqu'à l'aéroport de Juliana avec tous les toits envolés, on se dit 'cette ville est tellement belle et tout à coup il en manque une partie'. Mais des toits et des maisons, ça se reconstruit", assure-t-elle. Selon elle, la population saint-martinoise fait preuve de beaucoup de résilience. "Maintenant, il faut regarder vers demain", conclut-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.