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Sandy : le marathon de New York est annulé, une première depuis sa création en 1970

Le maire de la ville, Michael Bloomberg, avait pourtant vivement défendu sa décision de maintenir l'évènement sportif, en dépit des dégâts causés par la tempête Sandy.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des aprticipants au marathon de New York, le 6 novembre 2011.  (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

SANDY - "Le marathon fait partie intégrante de la vie de New York depuis 40 ans. (...) Mais il est clair qu'il est devenu une source de controverses et de divisions". Comme la parade d'Halloween, annulée à New York après le passage de l'ouragan Sandy, le célèbre marathon qui s'y tient chaque année ne sillonera pas "la grosse pomme" dimanche, a annoncé le maire de New York, Michael Bloomberg, vendredi 2 novembre

Ce dernier avait pourtant vivement défendu sa décision de maintenir l'évènement sportif, en dépit des dégâts causés par la tempête Sandy. Francetv info fait le tour des arguments qui ont contribué à ce revirement de situation : 

1Courir n'est pas une priorité 

Pour le membre du Congrès américain Michael Grimm, l'initiative était du plus mauvais goût, compte tenu de la détresse de certains habitants de la ville. Sur son compte Twitter, il avait écrit : "Des vies ont été perdues, des familles sont sans toit, des maisons sont détruites et la ville se préoccupe du marathon. Où sont nos priorités ?" 

2Trop de moyens humains mobilisés

Le NYRR, club qui organise l'évènement, avait prévu d'engager des sociétés privées pour remplacer les agents municipaux normalement affectés à l'encadrement du marathon, en ce moment accaparés par les efforts de redressement. Cela n'a pas suffit à convaincre. 

Selon le site du New York Times(lien en anglais), de nombreux travailleurs du département d'assainissement de la ville se sont même plaint à leur syndicat, scandalisés à l'idée d'être affectés au nettoyage des rues après le marathon quand eux préféreraient filer un coup de main dans le Queens, ou à Staten Island, des zones fortement sinistrées.

Pour James Oddo, représentant de Staten Island au conseil municipal de la ville : "s'ils prennent comme membre de premier secours quelqu'un de Staten Island sur ce marathon, je vais hurler", avait-il prévenu sur Twitter. Nous avons des gens qui n'ont ni maison ni espoir en ce moment."

3Trop de soucis logistiques

"Le marathon ne va pas nous détourner de nos vraies priorités", avait assuré Michael Bloomberg. Et pour cause : "dimanche l'électricité sera de retour partout ce qui va libérer de nombreux policiers", avait-il promis. Même si vendredi soir, 65 000 personnes ont retrouvé l'électricité dans le sud de Manhattan, l'argument n'a pas convaincu.  

Dans les kiosque vendredi matin, Le New York Post avait consacré sa Une et son éditorial à la polémique : "l'idée même que la moindre lampe torche soit consacrée à un événement sportif est en soi scandaleuse", lisait-on. 

Quant à Michael Skolnik, auteur d'une tribune sur le site Global Grind contre la tenue du marathon, il faisait valoir l'argument du gaspillage : les ressources électriques utilisées pour l'évènement pourraient alimenter 400 maisons de Staten island, avait-il indiqué sur Twitter.

4La possibilité d'un report 

Parmi les participants, certains concèdeaient sans mal qu'il était encore trop tôt pour courir : "Il y a encore des gens qui ont besoin de soutien de la police et de l'aide des autorités", a estimé l'un d'eux vendredi, interrogé par l'AFP. "Je comprends l'impact économique d'une telle course mais j'estime qu'un report d'une semaine ou deux ou une reprogrammation aurait été préférable", a poursuivi une autre.
 
Pour défendre la tenue du marathon, Michael Bloomberg avait rappelé qu'après le 11-Septembre 2001, son prédécesseur, Rudy Giuliani avait maintenu la course. Cette fois, l'opinion publique a assuré que rien ne servait de courir. 
 
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