Inondations au Pakistan : des milliers d'habitants sommés d'évacuer leurs maisons à cause de la mousson
Selon les autorités, la situation est comparable aux inondations de 2010, durant lesquelles 2 000 personnes avaient été tuées et près d'un cinquième du pays submergé par les pluies.
Les dégâts se multiplient. Des milliers de personnes vivant près de rivières en crue dans le nord du Pakistan ont reçu l'ordre d'évacuer leurs habitations, samedi 27 août, après que les pluies dévastatrices de la mousson ont déjà fait près de 1 000 morts. De nombreuses rivières de la province de Khyber Pahktunkhwa (nord du pays) – parcourue de montagnes et de vallées escarpées – ont débordé et détruit des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres emporté par des eaux déchaînées.
La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l'irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et destructions. Plus de 33 millions de personnes – un Pakistanais sur sept – ont été touchées par les inondations et près d'un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement. "La maison que nous avions construite après des années de dur labeur a disparu sous nos yeux", s'est lamenté Junaid Khan, 23 ans, propriétaire de deux fermes piscicoles à Charsadda (nord-ouest du Pakistan). "Nous nous sommes assis sur le bord de la route et nous avons regardé la maison de nos rêves couler", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Près de 80 000 hectares de culture ravagés
Selon les autorités, ces intempéries sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2 000 personnes avaient été tuées et près d'un cinquième du pays submergé par les pluies. Le Pakistan est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.
Selon l'Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), depuis le début de la mousson en juin, les inondations ont ravagé plus de 80 000 hectares de culture, détruit 3 100 kilomètres de routes et emporté 149 ponts. Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l'économie s'effondre et qui connaît une profonde crise politique depuis l'éviction du Premier ministre, Imran Khan, en avril, à la suite d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.
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