Inondations dans l'Aude : six mois après, "le village est toujours sinistré", raconte le maire de Villegailhenc
Quelque huit mois après les inondations qui ont ravagé le département de l'Aude, le maire de Villegailhenc, l'une des villes les plus durement touchées par les inondations, confie dimanche sur franceinfo la détresse de ses administrés.
Six mois après les inondations qui ont touché le département de l'Aude, "le village est toujours sinistré", raconte sur franceinfo dimanche 14 avril, Michel Proust, le maire de Villegailhenc. En une nuit, l'équivalent d'un an de pluie est tombé sur la commune, détruisant des dizaines de maisons. Mais malgré les aides, "beaucoup de particuliers ont d'énormes soucis avec les assurances qui deviennent insupportables et très difficiles à vivre", regrette l'élu.
franceinfo : À quoi ressemble votre village aujourd'hui ?
Michel Proust : Le village est toujours sinistré. Les démarches sont très longues. D'abord, il a fallu que le préfet définisse le périmètre des maisons à démolir. Il y en a 38 à détruire. Donc psychologiquement et humainement c'est très compliqué parce que rien pour l'instant n'a vraiment avancé, donc les maisons à moitié démolies par la crue sont toujours dans le même état et c'est très difficile au niveau visuel pour les riverains et les propriétaires concernés. Ensuite beaucoup de particuliers ont d'énormes soucis avec les assurances qui deviennent insupportables et très difficiles à vivre. En plus, du traumatisme du sinistre, ces personnes n'arrivent pas à obtenir les fonds nécessaires à la réparation de leur maison, pour ceux qui le peuvent et qui le souhaitent. Donc c'est encore compliqué. Selon les retours que j'ai, 80% des personnes n'ont pas encore le résultat de leurs assurances.
Est-ce que des gens sont partis ?
Beaucoup de gens ont été obligés de partir, 200 familles. Et on va devoir recommencer bientôt puisque les gens étaient logés pour 6 mois, dans des gîtes, en urgence. Mais maintenant les propriétaires veulent les récupérer pour la saison estivale. Et ces gens n'ont pas encore commencé les travaux dans leurs maisons, donc on va avoir une deuxième phase de relogement à effectuer très rapidement.
Est-il possible de prendre des mesures pour éviter que ce genre de drame ne se reproduise à l'avenir ?
Le risque zéro n'existe pas avec la nature, il faut se le mettre en tête. Il n'y a pas de solution miracle mais nous allons travailler avec les syndicats de bassins de rivières pour voir comment minimiser la crue, avec des études hydrologiques. Par exemple, dans certains endroits du village où il y a eu 4 mètres d'eau, peut-être qu'avec des créations de bassins en amont, au lieu d'avoir une vague qui est arrivée comme elle est arrivée on aura peut-être plus que 80 cm d'eau. Mais on ne peut pas raser la commune non plus.
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