"On a besoin de bras ! Venez nous aider !" : l'appel au secours des habitants de Limony, en Ardèche, une semaine après les inondations
À Limony, la crue a dévasté le village. Sur 800 habitants, 300 sont à reloger. Partout, des montagnes de terre, de boue séchée et des troncs d’arbre entassés, qui attendent encore d’être dégagés. Vendredi 25 octobre, il fait un grand soleil et le ciel est bleu au-dessus de Limony, mais les traces de la crue brutale, et dévastatrice, sont toujours bien visibles.
Une pelle mécanique n’a pas fini de gratter la boue qui sort encore d'un garage. Evelyne habite un autre village tout près, et vient aider quasi-quotidiennement les habitants sinistrés, car la tâche est immense : "Il y en a au moins pour six mois, dit-elle, j’en suis malade ! C'est lamentable de voir ce qui est arrivé." Et ce ne sont pas les mesures que le Premier ministre est venu annoncer dans le Rhône voisin qui peuvent la consoler : "On a voulu détruire les forêts, dévier des rivières… Voilà les catastrophes qui arrivent. Il faut laisser la nature vivre, les forêts, les rivières. Il va y en avoir encore, des catastrophes comme ça, ça va recommencer ! Les mesures, ils font bien ce qu’ils veulent !"
C’est un peu l’avis général à Limony : peu d’intérêt pour ce plan gouvernemental d'adaptation au changement climatique. Certains attendent de voir, comme Eric, avec sa paire de bottes et sa maison dévastée en dix minutes : "Les mesures on sait ce que ça va donner : ça va être long, il y aura beaucoup de belles promesses et pas d'actions derrière... Nous, on va essayer de se prémunir comme on pourra."
"On ne va pas faire un château-fort de la maison, mettre un mur de cinq mètres au bord du ruisseau ni autour de chez nous, donc va falloir qu’ils m’expliquent ce qu’ils veulent faire."
Eric, habitant de Limonyà franceinfo
En attendant, Eric lance un appel à toutes les bonnes volontés : venez nous aider !, demande-t-il. Certains habitants confient en effet que beaucoup de bénévoles sont venus prêter main-forte les tout premiers jours, mais que cette solidarité s’amenuise. On manque désormais de bras et de matériel. Eric le précise : si vous avez la possibilité d'apporter à Limony d’autres pelles mécaniques, d’autres tracteurs pour déblayer, on prendra bien volontiers.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.