Ski : quelles sont les mesures de précaution face aux risques d'avalanche ?
Comment s'équiper, où s'informer, quels sont les risques ? On a demandé des conseils au président de l’Association nationale d'étude de la neige et des avalanches (Anena).
En cette période de risques d'avalanches, les vacanciers qui partent au ski doivent "se renseigner auprès des professionnels en station, les pisteurs secouristes, les moniteurs de ski et les guides qui connaissent vraiment les risques d'avalanches sur leur territoire", prévient sur franceinfo Dominique Letang, président de l’Association nationale d'étude de la neige et des avalanches (Anena).
franceinfo : Quels sont les conseils de prudence incontournables pour les gens qui se rendent au ski ?
Dominique Letang : Le premier conseil est de regarder le bulletin d'estimation des risques d'avalanches qui est émis tous les soirs à 16 heures par les services de Météo France. On y retrouve l'indice de risque du jour, mais ce sont souvent des informations un peu techniques. Sinon, il faut se renseigner auprès des professionnels en station : les pisteurs secouristes, les moniteurs de ski et les guides qui connaissent vraiment les risques d'avalanches sur leur territoire. Enfin, le drapeau à damier jaune et noir est en train d'être remplacé dans les stations et, à partir du risque 3, vous avez désormais un clignotant qui met en alerte les skieurs dans les stations. Ces nouveaux visuels sont très bien faits et ils sautent aux yeux, contrairement au drapeau à damier qui correspondait au risque 3 et 4 et qui était souvent en berne.
Dix personnes sont mortes le week-end dernier dans les Alpes. Peut-on parler d'un week-end exceptionnel en termes de mortalité ?
On peut dire que c'était exceptionnel. Il faut savoir qu'il y a eu d'importantes chutes de neige accompagnées de forts vents. D'ailleurs, le risque est toujours d'actualité puisque sur à peu près l'ensemble des massifs on est à un risque 3 sur 5 qui correspond à un risque marqué.
Parmi les victimes des avalanches, il y a souvent des skieurs qui faisaient du hors-piste. Faut-il interdire cette pratique ?
Il ne faut surtout pas interdire le hors-piste, qui est une activité extrêmement agréable. L’Association nationale d'étude de la neige et des avalanches (Anena) n'est pas là pour juger ou pour interdire. Nous disons que l'on peut faire du ski lorsque le risque est au niveau 3 ou 4 mais à condition de suivre des consignes strictes. Tout d'abord il faut faire appel à un professionnel, si l'on n'a pas suffisamment de formation. Ensuite il faut préparer son itinéraire. Et puis il faut absolument être équipé d'un détecteur d'avalanches, d'une sonde et d'une pelle. On peut également s'équiper d'un système Recco. Ce sont des combinaisons de ski équipées d'un réflecteur. Cela permet de localiser les personnes enfouies dans la neige. Lorsque vous êtes pris dans une avalanche, vous avez 90% de chances de survie dans le premier quart d'heure. Mais ce premier quart d'heure passe très vite et souvent les services de secours arrivent trop tard.
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