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Vidéo Face au réchauffement climatique, la station du Grand-Bornand fait tout pour garantir de la neige

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy
Radio France

Et si la neige disparaissait totalement des montagnes françaises à partir de 2030, mettant en péril ce secteur touristique ? Aujourd'hui, les stations de ski doivent investir pour garantir leur avenir. C'est le cas au Grand-Bornand, en Haute-Savoie.

Et si la neige faisait défaut pendant tout un hiver dans les stations de ski dans les 10 ans qui viennent ? À quelques semaines du début de la saison et alors que récemment le GIEC a tenté d’alerter la communauté internationale dans son dernier rapport affirmant qu’il fallait engager des transformations rapides et sans précédent pour limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C, comment les stations de ski s’adaptent-elles au réchauffement climatique ?

Une réserve de neige de 15 000 mètres cubes

Le Grand-Bornand, en Haute-Savoie, est une station de moyenne montagne qui culmine à 2 100 mètres, au cœur du massif des Aravis. Il y a trois ans, la commune a créé une réserve à neige, installée à 1 500 mètres d'altitude, dans le village du Chinaillon.

"Nous fabriquons la neige en hiver, on recouvre ensuite le tas de sciure qui est un isolant parfait et ça passe tout l'été" explique Jean Bourcet, le directeur des remontées mécaniques du Grand-Bornand. La réserve contient 15 000 mètres cubes de neige. "Ça nous garantit la possibilité d'organiser la Coupe du monde de biathlon que l'on accueille tous les deux ans, début décembre et aussi d'enneiger les animations pour les enfants."

"Une des façons de se prémunir contre les aléas de l'enneigement, c'est de disposer de plus de réserves. Celle que nous avons déjà doit être agrandie et même doublée d'ici quinze ans", précise le professionnel.

Réserves d'eau et canons à neige

La station a d'autres moyens pour garantir son enneigement. "Nous avons des réserves d'eau et plus de 300 enneigeurs [aussi appelés canons à neige] répartis sur la station, qui sont aussi une façon de stocker une 'future' neige. En tout, nous avons 360 000 mètres cubes d'eau stockés, ce qui est supérieur à nos besoins de production."

Mais cette situation est loin de rassurer Jean-Pierre Crouzat, le vice-président de la Fédération d’associations de protection de l’environnement en Rhône-Alpes. "L'eau que l'on stocke là-haut pour produire de la neige va manquer en bas pour les usages."

À terme, boire ou skier, il faudra choisir. Mais avoir de la neige à tout prix sera bientôt terminé.

Jean-Pierre Crouzat

à franceinfo

Alors faudra-t-il un jour ranger les skis au Grand-Bornand ? "Non", selon le maire, André Perrillat. "Il y aura toujours cette possibilité d'avoir de la neige, à des moments peut-être différents ou retardés. Mais on sera toujours en situation de se dire que l'on pourra glisser sur une pente."

Le maire défend aussi sa capacité à innover. "Tous les aménagements que l'on fait, comme le développement du VTT, vont être faits de façon à ce qu'ils aient une vraie rentabilité en toute saison."

S’adapter : c'est le défi à relever dans les prochaines années pour le Grand-Bornand. La station réalise plus d’un million de nuitées par an, dont 40 % déjà hors saison hivernale.

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