L'impressionnante photo qui montre comment les viticulteurs de Bourgogne protègent leurs vignes du gel
Vincent Dancer, vigneron en Côte-d'Or, a partagé une photo aérienne de sa région, dimanche.
Des points lumineux soigneusement alignés dans la brume. Un viticulteur de Chassagne-Montrachet a publié dimanche 14 avril, sur Instagram, une photo montrant des feux allumés entre les vignes pour lutter contre le gel. Vincent Dancer indique à franceinfo avoir pris le cliché dimanche matin à l'aide d'un drone "juste derrière chez lui", alors que l'engin se situait à environ "100-150 mètres" du sol.
Les feux allumés sont en réalité des bougies placées dans de petits braseros. Dans la nuit de samedi à dimanche, les premiers ont été allumés aux alentours de 3 heures du matin, précise Vincent Dancer. "On compte vraiment sur la multiplication de ces petits braseros très près du sol. Cela permet de gagner 2 ou 3 degrés", explique à franceinfo celui qui est installé dans la région depuis vingt ans. Ces quelques degrés sont précieux et peuvent suffire à préserver les bourgeons du gel. "A ce stade-là, ils sont très sensibles à la gelée, à -1 °C ou -2 °C, s'il y a un peu d'humidité", insiste-t-il.
Contrairement à ce que peut faire croire la photo aérienne, Vincent Dancer souligne que seule la moitié des viticulteurs voisins sont mobilisés dans leurs parcelles. "C'est quelque chose qui est assez nouveau en Bourgogne, ce gel, relève-t-il. A Chablis, en Champagne, ils utilisent cette méthode depuis bien plus longtemps que nous parce qu'ils sont plus bien plus au Nord donc bien plus sujets à ces gels de début de printemps", commente le professionnel.
Ce n'est pas la première fois, cette année, que Vincent Dancer doit lutter ainsi contre le gel. Vendredi dernier, il était également de sortie, relevant que le recours à ces braseros s'est intensifié depuis 2016. Est-ce un effet du réchauffement climatique, qui rend les hivers plus rigoureux ? "Je ne suis pas un expert du Giec [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat], répond Vincent Dancer, qui se contente de souligner que "les dates des vendanges sont plus précoces depuis plusieurs années".
Selon Vincent Dancer, il est encore trop tôt pour avoir une idée des dégâts causés par le froid. D'après lui, il va falloir attendre encore "un jour ou deux".
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