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Infographies Trente-deux jours sans pluie dans l'Hexagone : visualisez la sécheresse inquiétante de cet hiver en trois graphiques

En plus de la durée du phénomène, la France a connu de très faibles niveaux de précipitations depuis le début de la saison de recharge phréatique. Les sols ont atteint un niveau de sécheresse similaire à un mois d'avril.
Article rédigé par Brice Le Borgne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Toulouse (Haute-Garonne), le fleuve, photographié ici le 20 février 2023, a un débit d'un tiers du débit normal pour cette saison. (PATRICK BATARD / HANS LUCAS / AFP)

Les spécialistes scrutent le ciel avec inquiétude dans l'Hexagone. Presque aucune goutte de pluie n'est tombée en France depuis le 21 janvier, soit pendant 32 jours consécutifs. Un phénomène quasiment similaire avait été observé au printemps 2020, entre le 17 mars et le 16 avril, au début du premier confinement, soit 31 jours. Le précédent record hivernal était de 22 jours sans pluie, en 1989.

Depuis le début du mois de décembre, le cumul quotidien des précipitations a plusieurs fois dépassé les 5 mm. Toutefois, depuis le 21 janvier, il n'a pas été au-delà de 1 mm de pluie, comme le montre ce graphique. 

Cette série pourrait s'arrêter mercredi, alors que des pluies sont attendues dans le Sud. Mais qu'en est-il des précipitations au global, depuis le début de cet hiver, au-delà du chiffre symbolique des 32 jours ? "Le mois de février 2023 devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50%, note Météo France dans un communiqué, devenant ainsi l'un des mois de février les plus secs jamais enregistrés depuis le début des mesures en 1959."

Les sols sont loin d'avoir retrouvé leurs niveaux habituels

La situation des mois précédents a accentué les problèmes. Depuis septembre, les précipitations sont certes restées à des niveaux proches des normales, à l'exception du mois d'octobre où on a observé des précipitations inférieures de 36%. Surtout, les mois particulièrement secs s'enchaînent depuis le début de l'année 2022.

Aujourd'hui, "on est sur un état qu'on rencontre habituellement mi-avril", note Météo France. Tout le territoire hexagonal est concerné. L'hiver constitue une période cruciale pour le rechargement des nappes phréatiques, déjà rudement mises à l'épreuve par la sécheresse historique de 2022. Les sols sont loin d'avoir retrouvé leurs niveaux habituels, et l'enneigement des massifs montagneux, permettant d'alimenter certaines rivières, est aussi nettement inférieur aux normales. 

Depuis le début de la période de recharge des nappes phréatiques, établie du 1er septembre au 31 mars, la saison 2022-2023 semble être en passe d'atteindre des niveaux bas. En moyenne, le cumul national est de 583 mm de pluie. Du 1er septembre 2022 au 20 février 2023, il n'a plu que 419 mm, et il ne reste qu'un peu plus d'un mois pour rattraper ce retard. Il y avait eu 417,1 mm de pluie en 1988-1989 (en jaune ci-dessous), lors de l'année la plus sèche. La pluviométrie dans les prochaines semaines sera donc déterminante.

D'après des données transmises par Météo France, l'hiver météorologique (du 1er décembre au 28 février) de la saison 2022-2023 devrait se situer autour de la 15e position dans la liste des hivers les plus secs depuis 1959. Le problème est aussi lié aux températures, supérieures aux normales depuis treize mois consécutifs. "C'est la première fois depuis 1947 que nous observons une série aussi longue de températures moyennes mensuelles au-dessus des normales", note Météo France.

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