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Séisme à Lombok : "C'est le désastre, les villages sont complètement rasés"

Le propriétaire français d'un hôtel à Lombok alerte sur les conditions sanitaires, à la suite du séisme qui a frappé l'île indonésienne.

Article rédigé par franceinfo - Claire Flochel. Édité par Adèle Bossard.
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Près de dix jours après le séisme sur l'île de Lombok en Indonésie, l'aide peine encore à arriver. (LUI SIU WAI / XINHUA)

L'Indonésie continue à compter ses victimes, neuf jours après le séisme sur l'île de Lombok qui a fait au moins 436 morts, selon le dernier bilan communiqué lundi 13 août. Sur place, les autorités manquent de tout. L'électricité n'est revenue que dimanche et il y a toujours une pénurie d'eau, de nourriture et de médicaments.

Laurent Pradier est propriétaire de l'hôtel Rinjani Beach Eco Resort à Tanjung, sur l'île de Lombok, qui se trouve à dix kilomètres du lieu de la deuxième réplique du séisme. Ce Français n'était pas sur place en Indonésie lors du tremblement de terre, il était rentré chez lui à Mende, en Lozère et il organise l'aide depuis la France. Selon lui, le bilan est catastrophique. La partie où la terre a tremblé est la partie la plus pauvre de l'île. Le tourisme commençait tout juste à s'y développer et les habitants, qui n'avaient déjà pas grand-chose, n'ont maintenant plus rien. "Ils ont passé une semaine avec très peu d'eau, très peu de nourriture, raconte Laurent Pradier. Une de mes employés me disait que dans son village, déjà très pauvre, la nourriture et le peu d'argent ont été volés."

Ce qui est compliqué pour amener la nourriture, c'est que beaucoup de villageois, comme ils ont faim et soif, bloquent la route et ne vous laissent passer que si vous donnez quelque chose.

Laurent Pradier, Français propriétaire d'un hôtel sur place

à franceinfo

"C'est le désastre, poursuit Laurent Pradier. Les villages sont complètement rasés. Il y a beaucoup de répliques, beaucoup d’endroits où les recherches n’ont pas été faites par manque de temps et de moyens. Les routes sont très endommagées, l’aide met très longtemps à arriver. En plus, comme tout le monde a eu peur avec les alertes tsunamis, les gens sont allés se réfugier dans les montagnes sans trop savoir où exactement. Ils ont créé des petits camps un peu partout, sous des tentes. La journée, il y a des grosses chaleurs et la nuit, il fait froid."

Laurent Pradier est le propriétaire d'un hôtel sur l'île indonésienne de Lombok, à une dizaine de kilomètres de la deuxième réplique du séisme. (LAURENT PRADIER / RADIO FRANCE)

Sur place, les prix ont doublé

Laurent Pradier alerte sur la situation sanitaire et a décidé d'organiser des aides depuis la France. Il a envoyé de l'argent à des amis Indonésiens pour qu'ils achètent de la nourriture et distribuent aux habitants des produits de première nécessité. Il a créé une plateforme sur laquelle il est possible de faire des dons. 

"Le problème, c’est que les prix sont en train de flamber. Tout a été multiplié par deux à cause de la pénurie, explique-t-il. 

La situation sanitaire reste critique sur place. À mon avis, le bilan sera plus lourd que ce qui est annoncé actuellement.

Laurent Pradier, propriétaire d'un hôtel à Lombok

à franceinfo

Le Français raconte que dans la ville où se situe son hôtel, Tanjung, qui compte 70 000 habitants, le dispensaire est totalement débordé. "Il va aussi y avoir un problème humanitaire, alerte-t-il, car des morts sont encore ensevelis et les conditions sanitaires pour soigner les gens ne sont pas adéquates. S’il n’y a pas d’aide sanitaire internationale pour amener des compétences, ce sera très très compliqué. Là, on n’en est qu’au début."

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