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Séismes en Turquie et en Syrie : "notre stock d'urgence est quasiment vide", alerte le responsable de Médecins sans frontières en Syrie

La situation dans la région d'Idlib en Syrie est particulièrement compliquée, car c'est une zone "d'opposition" très difficile d'accés, alerte le responsable de Médecins sans frontières dans le pays. 

Article rédigé par franceinfo
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Des sauveteurs fouillent les décombres à la recherche de victimes et de survivants dans le village d'Azmarin, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, tenue par les rebelles, à la frontière avec la Turquie, le 7 février 2023. (OMAR HAJ KADOUR / AFP)

La situation est "compliquée" au nord de la Syrie pour venir en aide aux victimes des séismes survenus lundi matin, explique mardi 7 février sur franceinfo le responsable du programme en Syrie de Médecins sans frontières, Marc Schakal. Plus de 6 200 personnes sont mortes en Turquie et en Syrie et le bilan n'est que provisoire. La zone touchée en Syrie, autour d'Idlib, est enclavée et difficile d'accès. L'aide internationale n'est pas encore arrivée. "Notre stock d'urgence est quasiment vide", alerte le responsable. "Dans ce genre de catastrophe, les besoins s'accumulent", prévient-il.

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franceinfo : Est-ce particulièrement compliqué de porter secours dans cette région du nord de la Syrie ?

Marc Schakal : Le contexte est difficile oui car l'accès est compliqué, même en temps normal. Idlib est une sorte d'enclave, avec un seul point d'approvisionnement depuis la Turquie. C'est presque impossible d'aller sur place pour travailler. Nous avons installé depuis longtemps un hôpital à distance, avec des professionnels syriens, pour venir en aide aux populations. Le gouvernement n'intervient pas dans cette région, car c'est une zone d'opposition. La possibilité d'acheminer de l'aide depuis les territoires sous contrôle du gouvernement reste très limitée.

Vous reposez donc uniquement sur un accès d'approvisionnement, est-ce que c'est suffisant ?

On craint que ce point de passage soit très vite débordé et congestionné. On avait déjà un stock d'urgence à l'hôpital. Cela nous a permis de donner une réponse rapide et immédiate. On a pu soigner 2 000 blessés. Mais très vite nos capacités vont se retrouver limitées si l'approvisionnement par ce point de passage n'est pas fluide. C'est une question de jours ou de semaines. Notre stock d'urgence est déjà quasiment vide. Et dans ce genre de catastrophe, les besoins s'accumulent de jour en jour.

Avez-vous aussi des besoins humains ?

Nous travaillons avec des professionnels syriens mais malheureusement ils ont été touchés par le tremblement de terre. Ils sont pour la plupart en train de gérer leur famille, leur maison, leurs difficultés. On a réussi quand même à mobiliser et détacher certaines personnes. On va voir dans quelle mesure on va pouvoir donner du soutien ou du renfort, en tout cas en ressources humaines. C'est effectivement un challenge. L'objectif est de répondre le plus rapidement possible aux premiers besoins : couverture, chauffage et abris.

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