En images Les dégâts de la tempête Ciaran dans le nord-ouest de l'Hexagone

Une nuit mouvementée. Les habitants de la façade atlantique et du nord-ouest de l'Hexagone ont essuyé de vents violents dans la nuit de mercredi 1er au jeudi 2 novembre, avec le passage de la tempête Ciaran. Dans le Finistère et le Morbihan, les rafales enregistrées ont battu des records. Jeudi matin à 7 heures, le gestionnaire de réseau Enedis faisait état de 1,2 million de foyers privés d'électricité.

Le bilan provisoire de cette tempête n'est pas que matériel. Les autorités ont annoncé jeudi que Ciaran avait fait un mort, un chauffeur routier tué dans la nuit à Ressons-le-Long (Aisne) lors d'une collision avec un arbre. Seize autres personnes ont été blessées, dont sept sapeurs-pompiers. Franceinfo fait le point sur les dégâts causés par cette dépression majeure.

Des chutes d'arbres, des toitures et clôtures arrachées

En prévision de la tempête Ciaran, Météo-France avait placé trois départements en vigilance rouge et 30 autres en vigilance orange pour risque de vents violents. Les prévisionnistes ont vu juste : par endroits, le vent a battu des records, comme sur l'île de Batz (Finistère), balayée par des rafales à 195 km/h, rapporte le site Meteociel. Météo-France a même enregistré des rafales allant jusqu'à 207 km/h à la pointe du Raz. Face à ces bourrasques, la végétation n'a parfois pas tenu le coup, notamment sur la presqu'île de Crozon.

Des côtes atlantiques à celles de la Manche, le vent a causé d'importants dégâts dans des centaines de communes. "La nuit a été calme, mais à partir de 6 heures ce matin, on a eu énormément d'arbres déracinés, c'est une catastrophe. Beaucoup de toitures, de clôtures arrachées. Dans certains endroits, c'est l'apocalypse. Tous les arbres sont par terre", a raconté jeudi à franceinfo Annie Poisson, première adjointe à la mairie de Barneville-Carteret (Manche). A Vannes (Morbihan), une journaliste du Télégramme a constaté la chute d'une toiture sur la chaussée, qui n'a heureusement blessé personne. 

La SNCF a dénombré jeudi plusieurs dizaines d'incidents, "essentiellement liés à des chutes d'arbres et de branches qui se sont envolées et sont tombés sur les voies ou sur les caténaires". S'ils ont parfois "provoqué des disjonctions d'alimentation électrique impactant les caténaires et les installations de sécurité [passages à niveau et postes d'aiguillage]", ils ont principalement eu lieu dans les régions où les trains ont interdiction de circuler.

En Gironde, la commune de Vendays-Montalivet "est la plus touchée" par la tempête Ciaran, a déclaré la préfecture du département dans un communiqué ce jeudi. Au total, 24 maisons ont subi des dégâts, dont six "très endommagées avec une partie de la toiture arrachée", précise la préfecture.

Une grue endommagée à Brest

Parmi les images marquantes de cette nuit d'intempéries, plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent l'instant où une grue située dans le centre-ville de Brest a perdu sa flèche. Selon France Bleu Breizh Izel, cette partie de la structure se balançait toujours dans le vide jeudi matin. Des riverains de ce chantier frappé par la tempête ont été mis à l'abri, a fait savoir le ministère de l'Intérieur.

"Aucun quartier n'est épargné, il faudra plusieurs jours pour déblayer", a constaté un reporter du média local, alors que branches d'arbres et panneaux de chantier jonchaient les rues de la ville. A Brest, un record absolu de vitesse de vent a été battu lors du passage de Ciaran, avec des pointes à 156 km/h enregistrées par Météo-France et Meteociel. 

Des routes impraticables

Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, "1 315 personnes ont dû être déplacées". Il s'agissait notamment de résidents de campings et d'aires d'accueil. Très mobilisés, les pompiers des différents départements frappés par la tempête doivent parfois composer avec des routes impraticables.

Dans le Finistère, la circulation routière était toujours interdite jeudi matin, sur ordre de la préfecture. "Tout le réseau routier est impacté par les chutes d'arbres (...) mais on s'organise", a raconté au micro de franceinfo Virginie Jouan, officier presse du service départemental d'incendie et de secours. Ses équipes ont surtout été appelées "pour des chutes d'arbres, des effondrements de façades et quelques accidents de voitures sans gravité".

La majeure partie des foyers sans électricité concerne la Bretagne (780 000 sur 1,2 million, jeudi à 7 heures), comme l'a déclaré le gestionnaire du réseau, Enedis. Au total, "13 lignes électriques ont été mises hors tension" par la tempête sur le réseau de RTE, gestionnaire du transport de l'électricité, a détaillé la filiale d'EDF à l'AFP. Quelque "3 000 salariés et prestataires" sont "prêts à intervenir, dès que les conditions le permettront, pour rétablir au plus vite l'électricité dans les zones" concernées, a précisé Enedis jeudi.

Alors que les vents faiblissaient – mais restaient puissants – jeudi midi, des réparations et déblaiements étaient déjà en cours. Ainsi, à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), ce sont les éducateurs et les techniciens du stade Briochin qui étaient à pied d'œuvre pour remettre en état l'enceinte. 

Du côté des transports publics, "des équipes de bûcherons et des agents spécialisés circulent pour dégager les arbres et branches sur les voies", a déclaré sur X la SNCF concernant le réseau Nomad en Normandie. Le groupe a mobilisé "près de 4 000 agents de SNCF Réseau et 150 trains de reconnaissance pour recenser les dégâts et procéder aux réparations des caténaires endommagés, déblayer et nettoyer les voies" dans l'ensemble des zones touchées par la tempête Ciaran.