"L’idée, c’est de pouvoir permettre un tourisme vert" : en Paca, la lente reconstruction de la vallée de la Roya après la tempête Alex
La thématique de l’environnement, un peu oubliée de la campagne des régionales en Paca, est pourtant au cœur des préoccupations de certains habitants de la région. Exemple dans la vallée de la Roya où l’heure est à la reconstruction.
Sur place, il y a encore des ponts et des routes à rebâtir, des maisons à consolider, stigmates encore visibles de la vallée meurtrie par la tempête Alex, en octobre dernier. Neuf personnes avaient perdu la vie dans les vallées de la Vésubie, de la Tinée, et de la Roya. A Breil-sur-Roya, non loin de la frontière italienne, dans les Alpes-Maritimes, on s’attache à rebâtir, mais pas que. Le processus de reconstruction se veut plus philosophique, plus engagé pour l’environnement.
Certains habitants veulent reconstruire une Roya plus verte. Et il faut avoir le cœur bien accroché pour grimper sur les hauteurs de Breil en voiture et en découvrir un premier exemple. Une petite route sinueuse, à flanc de montagne, nous emmène vers le pont de la Maglia, un hameau où Morgane, une habitante de la vallée, a pour projet de bâtir des Kerterres.
C’est une construction faite à base de chaux, de chanvre, avec un petit peu d’argile également et qui donne donc un habitat considéré comme un habitat léger et réversible. Il ne laisse aucune trace si on décide de quitter le lieu.
Morgane, habitante de la valléefranceinfo
La construction commence dans quelques semaines. À terme, l'objectif est d’accueillir les touristes. "L’idée, c’est justement de pouvoir permettre un tourisme vert, un éco tourisme, c’est-à-dire une sorte de rapport à un espace qu’on veut découvrir, qui serait basé sur un temps beaucoup plus lent, qui serait le temps de la découverte, qui serait le temps de sentir. Plus que seulement une consommation où on fait énormément de photos qu’on va ensuite publier sur les réseaux sociaux sans s’approprier vraiment un espace."
Reconstruire la vallée "de manière différente"
Ce tourisme plus lent, plus respectueux de la nature, est une vraie tendance ici. La tempête a changé les mentalités. Autonomie alimentaire, productions locales, autonomie vestimentaire sont autant de pistes envisagées. Myriam Beaufils veut implanter des friperies créatives et solidaires qui proposeront des vêtements recyclés, réparés et vendus à petits prix. Pour le moment, son projet est en suspens. La faute à une vallée qui tourne encore au ralenti en raison des routes coupées."Si vous ne pouvez pas vous déplacer, vous ne pouvez rien faire. On ne peut pas recevoir des livraisons. C’est difficile de communiquer, d’aller voir les gens, de pouvoir être au rendez-vous."
Alors pour que ces projets finissent par voir le jour, l’association Remontons la Roya apporte une assistance technique afin de constituer des dossiers, d'obtenir des subventions. Avec toujours, cette même philosophie, que résume Charles Claudo. "Bien sûr notre préoccupation est de reconstruire la vallée de manière différente de ce qu’elle était avant et de ne pas retourner à une situation qui était celle d’un monde rural, un peu en perte de vitesse, avec des problèmes sociaux, économiques."
Il y a une vraie volonté de reconstruire la vallée autrement, avec d’autres ressorts, et l’un des points communs de tous ces projets, c’est le respect de l’environnement, du patrimoine culturel et sa valorisation.
Charles Claudo, un des membres fondateurs de l’association Remontons la Royafranceinfo
Le dernier projet mis sur pied va également dans ce sens : des vélos à hydrogène pour se déplacer entre les villages de la vallée.
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