Tempête Ciaran : "On a un cocktail assez explosif pour tout le littoral nord-atlantique", alerte un expert

La tempête Ciaran doit toucher le nord-ouest de la France à partir de mercredi soir.
Article rédigé par franceinfo
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Le port de Pornic (Loire-Atlantique) lors d'une précédente tempête en janvier 2023. (LOIC VENANCE / AFP)

"Des précipitations, des vagues, du vent, on a un cocktail assez explosif pour tout le littoral nord-atlantique", alerte mercredi 1er novembre sur franceinfo, Pascal Yiou, chercheur en sciences du climat et de l’environnement. À l'approche de la tempête Ciaran, le ministre de l'Intérieur recommande "sur l'ensemble du territoire national", de "ne pas sortir dans la nuit de mercredi à jeudi" pour éviter les dégâts causés par les vents violents qui arriveront par le nord-ouest du pays.

Trois départements, le Finistère, les Côtes d'Armor et la Manche, seront en vigilance rouge au vent à partir de minuit, indique Météo France. Jusqu'à 17 départements seront également placés en vigilance orange vent, pluie ou vague-submersion à l'occasion du passage de cette tempête.

Météo France prévoit de très fortes rafales allant de 100 à 120 km/h en général, mais également des pointes à 170 km/h. "À 170 km/h, ça ne dure que quelques secondes", précise Pascal Yiou. Néanmoins, il appelle à rester vigilant, car à "170 km/h, on ne tient pas debout face au vent". À cette période de l'année, "les arbres ont encore des feuilles, ils seront donc fragilisés puisqu'ils vont prêter plus de résistance au vent et ils sont susceptibles de perdre leurs branches. Et des branches qui volent à 170 km/h, c'est dangereux pour tout le monde". Avec ces fortes rafales de vent attendues, la végétation, les objets "risquent de devenir très dangereux pour toute personne à l'extérieur".

Comme Météo France, ce chercheur en sciences du climat et de l’environnement estime que la tempête Ciaran sera "potentiellement explosive". Il explique : "La pression atmosphérique va baisser très rapidement en quelques heures. Cette baisse de pression, c'est comme un aspirateur vers le haut, donc ça crée des tourbillons, ça accentue le vent et ça peut aussi accentuer l'intensité des vagues".

Les tempêtes se succèdent

La tempête Ciaran arrive de manière "assez précoce" dans la saison, selon Pascal Yiou, mais "ce n'est pas inédit", car au cours des dernières années, plusieurs tempêtes ont frappé l'Europe à cette période. Il cite notamment la tempête Alex qui a meurtri le département des Alpes-Maritimes, en octobre 2020.

En revanche, selon Pascal Yiou, "ce qui est assez surprenant, c'est cette succession de tempêtes ces dernières semaines : Aline, Céline, Bernard, Ciaran maintenant et une autre doit arriver dans quelques jours". Celle-ci, estime-t-il, "sera peut-être moins intense, mais – avec des sols fragilisés, des sols humides – les dégâts pourraient être encore plus importants".

Selon ce chercheur en sciences du climat et de l’environnement, avec les connaissances scientifiques actuelles, il est "difficile" de faire un "lien entre le changement climatique et les tempêtes des moyennes latitudes telles qu'on les voit actuellement". Néanmoins, les dégâts, plus importants, sont selon lui, une conséquence du dérèglement climatique.

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