Naufrage aux Sables-d'Olonne : le président de la SNSM annonce un hommage national
Xavier de la Gorce, président de la société nationale de sauvetage en mer, annonce lundi sur franceinfo la tenue cette semaine d'un hommage national après la mort tragique de trois sauveteurs vendredi aux Sables-d'Olonne.
Xavier de la Gorce, président de la Société nationale de sauvetage en mer, assure lundi 10 juin que "l'heure n'est vraiment pas à la polémique, l'heure est au respect de la douleur des familles", alors que des questions se posent sur les conditions d'intervention qui ont conduit au drame, vendredi. Trois sauveteurs de la SNSM sont morts au Sables-d'Olonne en se portant au secours d'un pêcheur en détresse, lors du passage de la tempête Miguel. Xavier de la Gorce indique qu'"un hommage national sera rendu cette semaine dans des conditions qui ne sont pas encore déterminées", alors qu'une marche silencieuse en l'hommage des trois bénévoles est organisée lundi aux Sables-d'Olonne.
franceinfo : Comment la communauté des sauveteurs a vécu ce drame ?
Xavier de la Gorce : Elle le vit très mal, parce que les sauveteurs savent que leur engagement est total. On prend des risques. On dit souvent qu'ils donnent tout, qu'ils ne prennent que des risques, parce qu'ils sont bénévoles. La communauté est très choquée : le dernier accident de cette nature remonte à 1986 et est resté dans la mémoire collective de manière très forte. Ce sont des bénévoles qui sont entraînés, mais ce n'est pas leur métier, ils le font par engagement, à titre personnel. La famille des bénévoles est une vraie famille, durement touchée. Nous sommes réconfortés par un élan de solidarité absolument incroyable qui nous vient de partout, du président de la République jusqu'à des anonymes. Beaucoup d'entre eux seront lundi matin aux Sables-D'Olonne [pour une marche silencieuse]. Il y aura cette semaine un hommage national qui sera rendu dans des conditions qui ne sont pas encore déterminées. Surtout, ce qui nous submerge aujourd'hui, c'est une énorme émotion et en même temps notre volonté n'est absolument pas remise en cause, une volonté sans faille de mener cette belle mission de sauvetage en mer.
C'est pour aller sauver un pêcheur, en pleine tempête Miguel, que les sauveteurs sont partis : pouvaient-ils refuser d'y aller ?
Personne n'impose à un patron [d'un bateau de sauvetage] d'intervenir. C'est le patron qui juge, compte tenu de la météo, de l'état du bateau, de la composition de l'équipage, de la marge de risque. C'est lui décide d'y aller ou pas. Je les ai interrogés il y a deux jours, je les connais bien. Un sauveteur en mer ne refuse jamais l'obstacle, il y va. Il y a cette cohésion extrêmement forte, quelles que soient les conditions. Malgré le temps épouvantable, ils y sont allés parce qu'il y avait un des leurs, un pêcheur, qui était en danger. Il a été imprudent, mais ils ne se sont pas posés de question.
La femme du pêcheur qui est toujours porté disparu estime que le bateau de la SNSM était un "vieux bateau" et elle s'étonne qu'un hélicoptère n'ait pas été envoyé...
Je ne suis pas coordonnateur des secours, c'est le Cross [centre opérationnel de surveillance et de sauvetage], organisme d'Etat, qui mobilise les moyens de secours disponibles. Il y a des hélicoptères qui sont sortis, y compris de l'armée de l'air et de la sécurité civile. Quant à notre bateau, il a une trentaine d'années, c'est plutôt la fin de vie pour un bateau mais celui-là était parfaitement opérationnel. Il avait un certificat de navigation, un permis de navigation. Le patron ne serait jamais sorti avec un bateau qui n'est pas en état. Le drame, c'est qu'il y a eu une mer déchaînée qui a fait exploser les vitres, ce qui n'est jamais arrivé. Ces bateaux, il y en a une quarantaine du même modèle. Les vitres ont explosé, l'eau est entrée une première fois, puis une deuxième fois. J'ai vu les images : c'est terrifiant. La troisième fois, l'eau a atteint les circuits électriques, les moteurs... Ils ont cherché à écoper mais n'ont pas pu, il y avait trop d'eau. Le bateau n'était plus manœuvrant, il s'est retourné, une fois, deux fois. C'est un drame. L'heure n'est vraiment pas à la polémique, l'heure est au respect de la douleur des familles, au respect de la tristesse de la grande famille des sauveteurs. On en tirera des leçons, bien sûr, collectivement.
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