Cet article date de plus de dix ans.

30% de l'humanité est en surpoids

2,1 milliards de personnes souffrent d'obésité ou de surpoids et ce fléau touche désormais aussi bien les économies développées que les pays pauvres, indique une étude publiée par la revue médicale américaine «The Lancet». Ce chiffre représente environ 30% de la population mondiale.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'obésité et le surpoids progressent dans le monde. (ROBERT SCHLESINGER / PICTURE ALLIANCE / PICTURE-ALLIANCE/AFP)

Couvrant 188 pays, cette étude a été réalisée par l'Institut de métrologie sanitaire et d'évaluation (IHME), un centre de recherche de l'université de Washington. Elle a été financée par la Fondation Bill et Melinda Gates.

 
La population mondiale affligée d'une surcharge pondérale est passée de 857 millions d'individus en 1980 à 2,1 milliards en 2013.
 
L'obésité atteint des proportions extraordinairement élevées dans les pays du Proche-Orient, d'Afrique du Nord, d'Amérique Centrale et dans les îles du Pacifique et des Caraïbes. Un record est atteint dans les îles polynésiennes de Samoa, où 69% des femmes sont touchées.

Egalité entre les Etats-Unis et l'Australie
Si on regarde selon les sexes, les taux d'obésité les plus élevés sont observés chez les femmes en Egypte, en Arabie Saoudite, en Oman, à Bahreïn et au Honduras. Chez les hommes, c'est en Nouvelle-Zélande, à Bahreïn, au Koweït, en Arabie Saoudite et aux Etats-Unis.
 
Plus d'un obèse sur deux vivent dans un de ces dix pays: les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil, le Mexique, l'Egypte, l'Allemagne, le Pakistan et l'Indonésie. «Le taux d'obésité des Australiens augmente plus rapidement que dans les autres pays. 63% des adultes et un quart des enfants sont en surpoids. C'était moitié moins il y a 30 ans. L'Australie est désormais à égalité avec les Etats-Unis», note un média australien.

«Les deux tiers de la population obèse habitent actuellement dans les pays en développement», a déclaré Marie Ng, membre de l'équipe de chercheurs. Le fléau est particulièrement aigu au Proche-Orient et en Afrique du Nord, avec plus de 58% des hommes adultes et 65% des femmes souffrant d'obésité ou de surpoids.
 
Un autre chercheur, le professeur Ali Mokdad, a ajouté: «L'obésité n'est vraiment pas un problème esthétique. Cela constitue un des principaux facteurs de risque de morbidité et de mortalité.» L'obésité touche les jeunes de plus en plus tôt et augmente de près de 50% chez les enfants et les adolescents. «Environ 3,4 millions d’adultes en meurent chaque année. En outre, 44% de la charge du diabète, 23% de la charge des cardiopathies ischémiques et de 7% à 41% de la charge de certains cancers sont attribuables au surpoids et à l’obésité», précise l'OMS.
 
«A la différence d'autres risques sanitaires majeurs, comme le tabac ou la malnutrition infantile, l'obésité ne recule pas dans le monde», souligne Emmanuela Gakidou. Seule note positive, le ralentissement depuis 2006 du rythme de l'avancée de la maladie dans une partie des pays riches. «Un plateau dans les taux d'obésité chez les adultes donne quelque espoir que l'épidémie pourrait avoir atteint un pic dans les pays développés, et que la population dans les autres pays pourrait ne pas atteindre les taux très hauts de plus de 40% rapportés dans certains des premiers», note la chercheuse, citée par Le Monde.

Selon l'étude de The Lancet, le taux d'obésité chez les Européens de l'ouest adultes était en 2013 de 20,5% pour les hommes et 21% pour les femmes. En France, les chiffres sont de 19,3% et 19,7%.

Rappel 

L’OMS définit:
-le surpoids comme un IMC égal ou supérieur à 25;
-l’obésité comme un IMC égal ou supérieur à 30.

L’IMC est la mesure la plus utile du surpoids et de l’obésité dans une population car, chez l’adulte, l’échelle est la même quels que soient le sexe ou l’âge du sujet. Il donne toutefois une indication approximative, car il ne correspond pas forcément au même degré d’adiposité d’un individu à l’autre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.