À Gaza, le Hamas fait la chasse aux cheveux longs et jean's taille basse
Le jeune Tareq, 17 ans, a été interpellé la semaine dernière. Il raconte que les policiers l'ont embarqué à bord d'un minibus, l'ont giflé puis, une fois au commissariat, lui ont rasé la tête avant de le libérer. "S'ils peuvent décider de la manière dont je dois me coiffer ou m'habiller, alors c'est qu'ils veulent vraiment tout contrôler ", dit le jeune Palestinien d'origine tunisienne, qui désormais rêve de quitter Gaza à la première occasion.
De son côté, le porte-parole du Hamas, Aymane al-Batniji, confirme les arrestations. Mais affirme qu'il n'y a "pas de campagne. Si ces jeunes ont été interpellés, c'est à la suite de plaintes déposées par des parents ou des directeurs d'écoles qui ont constaté que ces garçons mal coiffés harcelaient les filles ", se défend-il.
"Gaza n'est pas un laboratoire" pour le Hamas
Le centre palestinien Al Mezan pour les droits de l'Homme a en tout cas publiquement appelé les autorités de Gaza à mettre un terme à ces "violations des droits civils [...] Chaque mois ou presque, nous voyons poindre de nouveaux interdits ", explique Issam Younis, son directeur. "Il y a quelques mois, c'était l'interdiction faite aux femmes de fumer la chicha. Puis l'obligation pour les étudiantes de l'université Al-Aqsa de porter le foulard islamique. Maintenant cette histoire de pantalons et de cheveux longs. Le Hamas doit comprendre qu'il ne peut pas expérimenter ces interdits sur la population. Gaza n'est pas un laboratoire. Et les gens ne se laisseront pas faire".
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