A Londres, des boîtes de nuit gay boycottent la vodka russe
Plusieurs discothèques ont annoncé bannir les vodkas russes pour protester contre les lois homophobes décidées par Moscou.
Une façon de protester contre les lois homophobes votées en Russie. Plusieurs discothèques, restaurants et bars gay de Londres (Royaume-Uni) et du Canada ont décidé de boycotter la vodka russe, depuis fin juillet. Le groupe G-A-Y, qui gère la célèbre boîte de nuit londonienne Heaven, fait partie de ceux qui ont retiré de la vente les produits russes après l'adoption par la Douma, en juin, d'une loi controversée qui punit de lourdes amendes tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineur.
Les partisans du boycottage veulent également dénoncer la répression des manifestations pour la défense des droits des homosexuels. "Alors que d'autres pays avancent [sur les droits homosexuels], la Russie recule", a estimé Jeremy Joseph, le fondateur et gérant du groupe G-A-Y. Il a demandé à tous ses établissements de nuit, parmi lesquels Heaven et trois autres clubs gay, de retirer immédiatement toutes les boissons russes de la vente.
Un mouvement qui s'étend au Canada
The Shadow Lounge, qui s'autoproclame "premier club gay d'Europe", et les discothèques gay Compton et Manbar, dans le quartier londonien de Soho, ont également annoncé boycotter la vodka russe, citant la marque Stolichnaya comme étant celle qui est la plus affectée.
Le boycott de la vodka russe a aussi pris de l'ampleur à Montréal où six établissements du Village, le quartier homosexuel de la métropole québécoise, ont annoncé ce week-end sur Facebook qu'ils cessaient de vendre cet alcool fort à leur client. "Je vais m'assurer qu'il n'y ait aucun produit russe dans mon établissement", a déclaré mardi à l'AFP Michel Gadoury, propriétaire du bar Le Stud, qui se dit "sûr" d'être appuyé par sa clientèle.
A Vancouver, sur la côte Pacifique du Canada, les bars et les restaurants du quartier homosexuel ont aussi emboîté le pas. Le restaurant le Fountainhead Pub a retiré tous les alcools russes de ses étalages : "L'objectif, c'est d'informer les gens de ce qui se passe en Russie", a déclaré le gérant, Andrew Watling, à la télévision publique Radio-Canada. Selon les médias locaux, cette vague de boycott touche l'ensemble des établissements du quartier.
La marque Stolichnaya condamne le gouvernement russe
L'écrivain américain Dan Savage avait lancé la semaine dernière cet appel au boycottage en demandant à tous les bars homo de "laisser tomber Stoli et la vodka russe" pour dénoncer ce qu'il qualifie de "pogrom anti-homo de Poutine". Christopher Amos, le propriétaire du Manbar à Londres, a affirmé que cet appel "s'était largement propagé dans la communauté gay internationale".
La marque Stolichnaya a répondu à cette campagne en publiant vendredi une lettre ouverte dans laquelle elle condamnait "les actes terribles commis par le gouvernement russe". "La vodka Stolichnaya a toujours été et continue d'être un fervent supporteur de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle)", a affirmé Val Mendeleev, le directeur général du groupe SPI, qui détient la marque.
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