Afghanistan : ces femmes qui résistent au régime taliban
Alors que les talibans ont décidé de nombreuses interdictions à l’égard des femmes, certaines œuvrent dans la clandestinité pour s’y opposer.
Bien rangées deux par deux, des petites filles arrivent à l'heure pour la classe, en Afghanistan. Pourtant, l'école est interdite par les talibans. Hamida Aman, fondatrice de Radio Begum, a ouvert une école clandestine au sein de sa radio. Les écolières, qui ont entre 12 et 16 ans, viennent du voisinage. Les cours généraux qu'elles suivent sont retransmis sur les ondes de Radio Begum, et le programme est très suivi.
Les écolières, malgré la peur, ont soif d'apprendre. "Pour nous, c'est une évidence, même si nous n'avons pas le droit", confie l'une d'elles, avant de s'effondrer. Leur rêve, devenir médecin, juge ou travailler dans le commerce, devient chaque jour de plus en plus inaccessible. "Impossible de prévoir ici. Ça peut être la guerre du jour au lendemain", confie une élève. Toutes ont accepté de parler, malgré la douleur. Elles veulent être entendues et comprises, au-delà de leur pays.
"On préfère une mauvaise situation ici"
Le quotidien des jeunes femmes qui travaillent à Radio Begum a également été bouleversé, car les talibans mettent en place une ségrégation verticale. Hamida Aman a dû s'adapter, en installant des rideaux. La stricte séparation n'est toutefois pas respectée partout : à l'étage, une journaliste prépare une interview avec un monteur.
Si les filles sont autorisées dans les universités, là encore, des règles strictes sont mises en place. "Quand le prof fait son cours, il le fait du côté des garçons. (...) On ne compte pas", déplore une étudiante. Leurs camarades masculins n'apprécient pas non plus la situation. "C'est important de pouvoir parler avec les filles, partager leurs problèmes, leurs idées, les cours. Je souffre de ces conditions", confie un jeune homme. Malgré tout, les étudiantes n'ont aucune intention de quitter leur pays. "On préfère une mauvaise situation ici, qu'une meilleure à l'étranger", confie l'une d'elles. Elles n'ont désormais qu'un seul espoir : que la communauté internationale leur vienne en aide.
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