Afghanistan : des hommes se présentant comme des talibans tuent trois personnes pour avoir mis de la musique à un mariage
Un proche des victimes a expliqué que ces miliciens se disant talibans avaient ouvert le feu sur des invités repérés en train d'écouter de la musique non religieuse.
Les faits se sont produits à Sorkhood, dans l'est de l'Afghanistan. Des hommes se présentant comme des talibans ont ouvert le feu sur un mariage pour avoir joué de la musique, tuant au moins trois personnes, a annoncé le gouvernement afghan, samedi 30 octobre.
L'acte a été condamné par le gouvernement des talibans. "Deux suspects ont été arrêtés par les talibans et un, qui s'est échappé, est toujours recherché", a déclaré le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, assurant que les assaillants "qui ont utilisé le nom de l'Emirat islamique pour régler leurs problèmes personnels feront face à la loi de la Charia".
L'un des proches des victimes a expliqué que ces miliciens avaient ouvert le feu, tuant deux personnes et en blessant deux autres lors de ce mariage, car des invités avaient été repérés en train d'écouter de la musique afghane.
"Les jeunes hommes ont mis de la musique dans une pièce séparée, trois talibans sont arrivés et ont ouvert le feu sur eux. Les deux blessés sont dans un état grave", avait déclaré un peu plus tôt un témoin. Qazi Mullah Adel, porte-parole du gouvernorat de la province de Nangarhar, a confirmé l'incident sans donner plus de détails.
La musique profane bannie entre 1996 et 2001
Toute musique profane avait été bannie par les talibans lors de leur précédent régime (1996-2001). Si le nouveau gouvernement islamiste n'a pas encore légiféré à ce sujet, il considère toujours l'écoute de musique non religieuse comme contraire à sa vision de la loi islamique.
Lors d'une conférence de presse tenue plus tôt, Zabihullah Mujahid avait assuré que "si quelqu'un prend sur lui de tuer une personne, même s'il s'agit de nos hommes, c'est un crime et nous le présenterons devant les tribunaux et il devra faire face à la loi".
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