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Afghanistan : "On espère qu'il y aura plus de femmes à l'avenir" lors des opérations d'évacuation vers la France, indique l'Ofii

Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), s'est exprimé sur franceinfo ce lundi alors que cinq femmes afghanes, menacées par les talibans, vont être accueillies en France après une opération d'évacuation.
Article rédigé par franceinfo
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Manifestation en soutien au peuple afghan, à Paris, janvier 2023. (RAPHAEL KESSLER / HANS LUCAS)

"On espère qu'il y aura plus de femmes à l'avenir" lors des opérations d'évacuations d'Afghans vers la France, explique lundi 4 septembre sur franceinfo Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), alors que cinq Afghanes, menacées par les talibans et exilées au Pakistan, vont être accueillies en France après une opération d'évacuation. L'une de ces femmes est accompagnée de trois enfants. Didier Leschi rappelle que "depuis le début de l'année, 12 000 Afghans, essentiellement des hommes, ont déposé une demande d'asile en France". Mais la situation est plus compliquée pour les femmes qui se trouvent confrontées à "des restrictions terribles" imposées par les talibans.

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franceinfo : Comment se déroule ce type d'opérations ?

Didier Leschi : Depuis août 2021, plus de 16 000 personnes ont été évacuées dans des dispositifs spécifiques, nommés Apagan. Depuis le début de l'année, plus de 12 000 Afghans ont déposé une demande d'asile en France. [Dans le cas de ces cinq femmes afghanes évacuées vers la France], nous avons des profils un peu particuliers, d'où l'attention médiatique : on a une universitaire, une journaliste, ou encore une enseignante d'une école clandestine. La majorité des Afghans qui s'inscrivent dans la demande d'asile sont essentiellement des hommes, parce que les femmes n'arrivent pas à circuler en Afghanistan. Il y a donc une attention plus particulière portée sur ces femmes quand elles arrivent au Pakistan. Ce qui est compliqué, c'est qu'on ne peut pas envoyer des agents français en Afghanistan pour repérer ou aider ces femmes. Il faut qu'elles arrivent au Pakistan, où il y a une représentation consulaire. Et à ce moment-là, des visas leur sont délivrés.

Où ces Afghanes vont-elles se rendre une fois arrivées sur le sol français ?

Un premier centre d'accueil va les héberger le temps qu'on organise, et on va le faire rapidement, l'enregistrement de leur demande d'asile. Elles seront ensuite orientées vers l'un des lieux d'accueil pour demandeur d'asile que gère l'Ofii. L'Office français de l'immigration et de l'intégration gère près de 120 000 places d'accueil pour demandeurs d'asile. Elles seront donc hébergées dans ces accueils-là le temps que l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) statue sur leur demande d'asile.

Ces évacuations sont-elles amenées à se répéter, en particulier avec davantage de femmes ?

On espère qu'il y aura plus de femmes à l'avenir. Depuis le début de l'année, 70 000 Afghans sont entrés dans l'Union européenne et ont déposé une demande d'asile. Ce sont majoritairement des hommes. Il faut donc porter une attention beaucoup plus grande à ces femmes qui ne peuvent pas circuler sans être accompagnées par un homme en Afghanistan. Ça fait partie des restrictions terribles portées par les talibans.

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