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En Afghanistan, les habitants de Kaboul réduits à vendre leurs biens essentiels sur le marché

À Kaboul, des Afghans en sont réduits à vendre tout ce qu’ils peuvent pour se nourrir, ou pouvoir quitter le pays. Depuis le retour des talibans au pouvoir, l'économie afghane est à l'arrêt. 

Article rédigé par franceinfo - Emmanuelle Theis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le marché aux puces de Chaman-e Hozori, à Kaboul, en Afghanistan. (JEREMY TUIL / RADIO FRANCE)

Salim transporte une vieille télévision des années 1990 dans une brouette. "Avant, j'avais une épicerie, raconte cet habitant de Kaboul. Quand les talibans sont arrivés, j'ai dû la fermer. Comme je n'ai plus d'emploi, j'apporte ma télé pour la vendre et pour pouvoir payer mon loyer", se désole-t-il. Depuis le retour des talibans en Afghanistan, l’économie afghane est à l’arrêt. De nombreux Afghans ont perdu leur emploi. Et l’argent manque : les Afghans ne peuvent pas retirer plus de 200 dollars par semaine, faute de réserves disponibles. Alors ils vendent ce qu'ils peuvent.

Le marché de Chaman-e Hozori, dans le centre de Kaboul, n'existait pas il y a encore un mois. Aujourd'hui, il regorge d'objets d'occasion. On vient de tous les quartiers de la capitale afghane, et parfois d'autres provinces pour brader des meubles, de la vaisselle ou des appareils ménagers. "Hier, j'ai déjà apporté un réfrigérateur et deux machines à laver. Je les ai vendues", explique un autre homme. "Aujourd'hui, j'apporte cette bouteille de gaz, car on n'a pas d'argent. Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?"

Une majorité d'Afghans sombrent dans la misère. Y compris ceux qui avaient un emploi avant que les talibans ne reprennent le pouvoir. Cet autre habitant de Kaboul, lui aussi venu vendre de l'électroménager, se lamente. "Je travaillais dans la police. Maintenant, je n'ai plus d'emploi. Tous les policiers ont été renvoyés et on n'a pas touché de salaire depuis quatre mois." Il a apporté son vieux frigidaire.

Besoin de riz, d'huile

Une femme en burqa explique : "Le mois dernier, j'ai vendu cinq de mes matelas. Et il y a quelques jours, quatre matelas. Personne ne voulait me les acheter, donc j'ai dû couper le prix en deux. Mais ce n'est pas assez pour payer mon loyer", raconte-t-elle. "Mon mari était fonctionnaire avant, et il n'a pas été payé depuis plusieurs mois. Qu'est-ce qu'il se passe dans notre pays ?"

Wahidullah, 13 ans, arrive de l'école avec un plateau en cuivre que ses parents lui ont demandé de vendre. "On a besoin de riz et on a besoin d'huile", résume l'adolescent. "J'espère pouvoir en tirer le maximum, pour que cela nous aide à tenir quelques jours." Tenir quelques jours de plus dans un pays où, selon l'ONU, la quasi totalité de la population risque de basculer sous le seuil de pauvreté d'ici l'an prochain, sans soutien de la communauté internationale.

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