: Info franceinfo Pour la première fois depuis le retour des Talibans au pouvoir, un Afghan condamné en France pour apologie du terrorisme renvoyé en Afghanistan
Pour la première fois depuis le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan en 2021, un Afghan condamné en France en 2020 pour apologie du terrorisme a été renvoyé en Afghanistan en mars 2023, a appris mercredi 19 avril franceinfo de sources concordantes.
Cet Afghan avait été condamné en novembre 2020 à Poitiers pour apologie du terrorisme, quelques jours après l'assassinat de Samuel Paty. Sur Facebook et TikTok, le jeune homme de 26 ans avait fait l'éloge, en anglais, de la décapitation du professeur.
Un départ sous escorte policière
En France depuis deux ans, il avait aussitôt été arrêté et condamné à dix-huit mois de prison pour apologie du terrorisme avec obligation de quitter le territoire. Après avoir purgé sa peine, il avait été enfermé dans un centre de rétention à Lille. Le 23 mars dernier, il avait quitté Paris sous escorte policière, pour prendre un vol direction New Delhi en Inde, avant d'atterrir à Kaboul, capitale afghane. Les autorités talibanes lui avaient accordé un laissez-passer consulaire.
Cette expulsion scandalise la Cimade, association de défense des droits des étrangers. "C'est très inquiétant, car, hier, une expulsion vers l'Afghanistan, mais demain la France va-t-elle expulser vers la Syrie, vers l'Iran, vers la Russie ?", demande Paul Chiron, chargé des actions juridiques de l'association.
"On voit que la France, malgré ses engagements, procède quand même à des expulsions vers des pays vers lesquels elle ne devrait absolument pas renvoyer des personnes."
Paul Chiron, Cimadeà franceinfo
Contacté par franceinfo, le ministère de l'Intérieur assure que l'homme était volontaire pour rentrer en Afghanistan. C'est bien ce qu'il a déclaré devant le juge le 17 mars 2023, selon un compte-rendu que nous avons consulté. Pourtant, selon le même document, le jeune homme avait refusé de monter à bord d'un avion en direction de l'Afghanistan le 28 février dernier. La Cimade dit soupçonner des pressions de la part des autorités françaises pour le forcer à partir.
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