"Si j'étais à Kaboul, ils m'auraient déjà tuée" : Marzieh Hamidi, championne afghane de taekwondo, dénonce la dictature des talibans

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"Être une femme n'est pas facile, pas seulement en Afghanistan, C’est dur partout. Mais bien sûr, c’est encore plus difficile quand on vient d'Afghanistan." Marzieh Hamidi, jeune championne de taekwondo, a trouvé refuge en France, et pourtant, elle est harcelée et menacée, pour critiquer les talibans et dénoncer leurs pratiques.
Marzieh Hamidi, championne de taekwondo en Afghanistan et réfugiée en France, dénonce la dictature des talibans sur les femmes afghanes "Être une femme n'est pas facile, pas seulement en Afghanistan, C’est dur partout. Mais bien sûr, c’est encore plus difficile quand on vient d'Afghanistan." Marzieh Hamidi, jeune championne de taekwondo, a trouvé refuge en France, et pourtant, elle est harcelée et menacée, pour critiquer les talibans et dénoncer leurs pratiques. (Laure Weise Eleonore Abouez)
Article rédigé par Laure Weise, Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Marzieh Hamidi a trouvé refuge en France, où elle est également harcelée et menacée. Elle a porté plainte pour "menaces de viol et de mort réitérées" et "cyberharcèlement et appels téléphoniques malveillants".

"Être une femme n'est pas facile, pas seulement en Afghanistan, C'est dur partout. Mais bien sûr, c'est encore plus difficile quand on vient d'Afghanistan." Marzieh Hamidi, née en Iran, a dû fuir l'Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans en août 2021. À 22 ans, cette championne de taekwondo, concourt dans la catégorie des -57kg, lutte depuis la France pour faire entendre la voix des femmes afghanes. "Les femmes sont invisibles en Afghanistan", assure-t-elle à franceinfo, lors de cette journée internationale pour l'élimination des violences envers les femmes, lundi 25 novembre.

Après avoir pris la parole devant les sénateurs fin octobre, elle continue de dénoncer les conditions de vie des femmes dans le pays revenu aux mains des talibans. "Elles me racontent qu'[ils] ont battu une femme dans la rue à cause de la burqa qui n'était pas bien portée. Imaginez, même avec la burqa, ils créent des problèmes et pensent que ce n'est pas assez", s'indigne-t-elle. Certaines sont emprisonnées et violées. "C'est de l'apartheid de genre, avance-t-elle, nous luttons et faisons pression pour qu'il soit reconnu comme un crime contre l'humanité."

Placée sous protection policière en France

Même à des milliers de kilomètres de Kaboul, elle subit les intimidations et les insultes après avoir publié une vidéo sur son compte X, avec le #LetUsExist, "Laissez nous exister". "J'ai reçu des appels non-stop sur WhatsApp. J'ai eu 7 000 messages, si j'étais à Kaboul, ils m'auraient déjà tuée", affirme-t-elle. "Je m'oppose à cette idéologie et ça me coûte. J'ai besoin de soutien, je ne pense pas devoir tout perdre juste parce que je m'y oppose", concède-t-elle.

Elle a déposé plainte début septembre pour notamment "menaces de viol et de mort réitérées", "cyberharcèlement et appels téléphoniques malveillants", a appris franceinfo auprès de son avocate, confirmant une information du journal Le Parisien. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. La procédure a été confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet, qui a saisi l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).

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