Menacée de mort, la taekwondoïste afghane Marzieh Hamidi a déposé plainte en France
Pour avoir dénoncé les talibans, elle est menacée de mort. La taekwondoïste afghane Marzieh Hamidi, réfugiée en France depuis trois ans, a déposé plainte mardi 3 septembre pour notamment "menaces de viol et de mort réitérées", "cyberharcèlement et appels téléphoniques malveillants", a appris franceinfo auprès de son avocate, confirmant une information du journal Le Parisien. À l'origine de ces menaces, une récente vidéo que l'athlète a postée sur les réseaux sociaux le 27 août.
Dans cette vidéo, Marzieh Hamidi dénonce les nouvelles restrictions imposées aux femmes par les talibans depuis leur retour au pouvoir il y a trois ans, comme l'interdiction de montrer leur visage en public, de s'exprimer en dehors de leur domicile. Une liberté encore plus entravée après l'accès déjà restreint voire interdit à l'école, au travail ou au sport.
Avec sa vidéo, l'athlète de 22 ans a lancé un hashtag : #LetUsExist, "Laissez-nous exister", et depuis, elle est la cible d'un raid numérique et même téléphonique, comme l'explique Inès Davau son avocate. "Il y a des menaces de viol et de mort réitérées, elle a aussi reçu des photos d'elle trafiquées avec des commentaires sexuels, affirme Inès Davau. L'enquête donnera peut-être plus de détails sur comment son numéro de téléphone s'est retrouvé aux mains de milliers de personnes, et comment Mme Hamidi se retrouve à avoir des milliers d'appels de pays européens, des États-Unis, d'Arabie saoudite, de France... Il y a cette dimension internationale qui est très inquiétante", ajoute l'avocate.
Cachée mais déterminée
Conséquence de ces menaces, Marzieh Hamidi a dû déménager. Elle est contrainte de se cacher, mais elle reste bien décidée à poursuivre son combat pour les femmes afghanes. Pour preuve, la nouvelle photo qu'elle a postée lundi, en robe, épaules dénudées, devant une tapisserie représentant la tour Eiffel et ce message : "Viva la résistance".
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