Quarante-quatre pays africains signent un accord créant une zone de libre-échange continentale
Cette zone de libre-échange est potentiellement la plus vaste au monde en nombre de pays membres. Mais plusieurs poids lourds du continent, notamment le Nigeria, ont refusé de signer l'accord.
Il a fallu deux années de négociations, mais ça y est : à Kigali (Rwanda), mercredi 21 mars, 44 pays africains ont signé un accord créant une Zone de libre-échange continentale (Zlec). Perçue comme essentielle au développement économique de l'Afrique, par le biais d'une hausse du commerce intra-africain, elle est présentée comme potentiellement la plus vaste au monde en nombre de pays membres.
La création de cette Zlec, l'un des projets clés de l'Union africaine (UA), doit permettre l'élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant ainsi le commerce au sein du continent et permettant aux pays africains de s'émanciper d'un système économique trop centré sur l'exploitation des matières premières. L'UA estime que sa mise en œuvre permettra d'augmenter de près de 60% d'ici à 2022 le niveau de commerce intra-africain (seul 16% du commerce des pays africains s'effectue avec d'autres pays du continent.)
Par ailleurs, ce mercredi, 27 pays africains ont signé un protocole autorisant la libre circulation des personnes entre les pays signataires. Aucune autre précision n'a été donnée.
Sans le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Bénin...
Les poids lourds, comme le Maroc, l'Égypte, le Kenya et la pourtant très protectionniste Algérie, ont signé l'accord, qui entrera en vigueur dans un délai de 180 jours, après avoir été ratifié par les pays signataires. En revanche, le Nigeria, l'une des premières économies du continent (et le pays le plus peuplé d'Afrique), qui avait pourtant coordonné les négociations avec l'Égypte, est le principal pays à s'être abstenu. Parmi les autres pays n'ayant pas signé l'accord figurent l'Afrique du Sud, le Bénin, la Namibie, le Burundi, l'Erythrée et la Sierra Leone.
"Certains pays ont des réserves et n'ont pas encore finalisé leurs consultations à l'échelle nationale. Mais nous aurons un autre sommet en Mauritanie en juillet et nous espérons que ces pays signeront alors", a déclaré le commissaire de l'UA chargé du Commerce et de l'Industrie, Albert Muchanga.
Les défenseurs de cette zone de libre-échange estiment qu'elle aidera à la diversification des économies africaines et à l'industrialisation du continent, tout en lui offrant une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l'extérieur. Mais les critiques du projet observent quant à eux que la piètre qualité des infrastructures de transport et le manque de complémentarité entre les économies africaines sont un frein au développement du commerce dans le continent.
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