Alger, 22 novembre 2019, neuvième mois du Hirak
Ce vendredi se déroule la 40e marche de contestation en Algérie, le Hirak. Une longévité qui surprend d'autant plus que la mobilisation repart à la hausse. Mais l’issue est toujours aussi incertaine.
Cette détermination de la rue en Algérie est due notamment au signe envoyé le 2 avril : la démission du président Bouteflika. Le signe que tout est possible et que les revendications peuvent obtenir une issue favorable. Or, les manifestants ne veulent toujours pas entendre parler d’élection avec, qui plus est, cinq candidats. Ces derniers ne sont, à leurs yeux, qu’une résurgence du pouvoir en place. Parallèlement, on assiste à une obstination du pouvoir qui veut imposer sa solution. Laquelle réside dans l’élection du 12 décembre.
Alger. Des manifestants attendent la fin de la prière pour entamer ce vendredi de contestation contre le pouvoir. Ces gens marchent depuis quarante semaines. Neuf mois. pic.twitter.com/qbRofWCI3B
— Hamdi (@HamdiBaala) November 22, 2019
Plus la date fatidique approche, plus la tension monte. Contestation et répression. Depuis le 17 novembre, les candidats en lice tentent de faire campagne, malgré tout. En réactions, les panneaux électoraux sont détournés. Des photos de manifestants emprisonnés sont collées là où devraient être celles des candidats, les tags fleurissent…
Et désormais, les manifestants sont dans la rue, y compris la nuit, tentant parfois de perturber les réunions publiques. Ainsi le meeting d’Ali Benflis à Tlemcen le 17 novembre a été perturbé. Celui d’Abdelmadjid Tebboune, dans la banlieue d’Alger, a été ce même jour annulé.
Benflis en meeting a Oued Souf, salle quasiment vide, protestation dehors, et un citoyen qui l'interpelle directement. Début de campagne cauchemardesque pour les candidats de la présidentielle de l'armée.#Algerie pic.twitter.com/VXRadoEsqU
— ⵣIzem Samirⵣ (@Tonner13) November 19, 2019
Et la répression de monter d’un cran. "De nombreux activistes ont été arrêtés, certains placés en détention provisoire et d’autres condamnés avec une célérité inhabituelle", nous explique le site TSA. Ainsi quatre militants de Tlemcen ont été condamnés à 18 mois de prison ferme, 24 heures seulement après les faits. La manifestation nocturne du 20 novembre a aussi donné lieu à des arrestations.
Selon Reporters sans frontières (RSF), les médias sont de plus en plus sous pression. Ainsi, quatre journalistes du quotidien Le Temps d’Algérie ont été suspendus de leur fonction après avoir critiqué la une du journal, trop favorable, selon eux, à l’élection présidentielle. Sous pression, une journaliste présentatrice du journal de la radio publique Alger chaîne 3 a présenté sa démission.
A son tour, Amnesty international alerte sur l’évolution de la crise algérienne, "profondément préoccupée par ce climat de répression et de restrictions aux libertés d’expression, qui marque ce début de campagne électorale".
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