Algérie : la participation, enjeu crucial de l'élection présidentielle
La plupart des Algériens et manifestants opposés au scrutin n'envisagent pas de se déplacer pour voter. Un sentiment qui pourrait être partagé dans la diaspora européenne.
Quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle du jeudi 12 décembre en Algérie, il devra batailler pour assoir sa légitimité. Aucun des candidats n'est à ce jour reconnu par la foule de manifestants, qui tous les vendredis depuis le 22 février dernier, se retrouvent dans les rues d'Alger. Ils estiment que les cinq candidats en course font tous partie du système de l'ancien président Bouteflika.
Le taux de participation scruté de près
Impossible de dire combien d'Algériens se déplaceront pour voter ou si les chiffres de la participation seront fiables ou contestés. Les jours à venir s'annoncent tendus. En France, le vote de la diaspora a commencé samedi 7 décembre. On sait que les Algériens de France soutiennent les manifestants d'Alger et qu'ils sont entre 700 000 et 800 000 inscrits sur les listes électorales, mais difficile d'estimer combien se déplaceront vraiment pour voter.
Je pense qu’ils ne vont pas voter pour protester contre cette élection mascarade
Pierre Vermeren, historienà franceinfo
Un vote déterminant, qui a une influence importante sur les résultats finaux. "En Tunisie, on a vu par exemple que c'est le vote des électeurs en Europe qui a renforcé et même permis à Ennahdha de gagner. Dans le cas de l'Algérie, c'est plus ambigu. Beaucoup de gens sont plus laïcs que la moyenne, donc à mon avis c’est un peu l'inverse. Le vote de la diaspora renforcerait plutôt les libéraux. Mais comme ils ne se présentent pas, il va y avoir un taux de participation très très faible", estime Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste du Maghreb.
En Algérie, la colère de la population est visible tous les vendredis. Comme le 6 décembre, avec encore une véritable marée humaine marchant dans les rues d'Alger. Mais ce rejet n'est pas pris en compte par le pouvoir, qui a haussé le ton avec des arrestations de militants, des déclarations fracassantes dans la presse et des mises en garde du général Salah.
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