Algérie : la présentatrice qui a lu la lettre de Bouteflika à la télévision a démissionné après le journal
Nadia Madassi a lu, dimanche 3 mars 2018, la lettre à la Nation du président algérien, hospitalisé à Genève, durant le JT de 19h sur la chaîne publique Canal Algérie. Elle a démissionné dans la foulée.
L’information est venue de ses collègues. Nadia Madassi a présenté sa démission du JT de Canal Algérie après sa lecture laborieuse de la lettre d’Abdelaziz Bouteflika faisant acte de sa candidature à un cinquième mandat. Selon le quotidien Liberté, qui cite des confrères de la présentatrice, cette dernière aurait "mal vécu sa lecture de la lettre 'attribuée' à Abdelaziz Bouteflika".
Ancienne journaliste de la radio publique, Nadia Madassi présentait depuis 15 ans le journal télévisé en français sur la chaîne publique. La lettre du président algérien n’aurait pas été prévue au conducteur du journal.
On lui a remis à la dernière minute le message du président Bouteflika, elle a été mise mal à l'aise. Elle a très mal vécu cet épisode, elle a décidé de ne plus présenter le JT et de rejoindre la rédaction
Un journaliste de Canal Algérieà l'AFP
Ce n’est pas la première fois qu’une figure connue de l’audiovisuel public quitte ses fonctions à cause de la couverture déséquilibrée de la campagne présidentielle, passant sous silence ou minimisant l'ampleur des manifestations et censurant les slogans anti-Bouteflika.
Le 23 février, une rédactrice en chef de la radio nationale, Meriem Abdou, a annoncé sur les réseaux sociaux qu'elle démissionnait de ses fonctions pour protester contre cette absence de couverture. Réaction immédiate de sa hiérarchie : son émission L'histoire en marche est supprimée.
Le ministère de la Communication continue de menacer les médias qui parlent librement des manifestations anti 5e mandat. Le groupe #Echorouk vient de se voir priver de la publicité publique en signe de représailles pour ne pas avoir respecté la directive du ministère
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 4 mars 2019
Dans son message lu le 3 mars au soir, le président Bouteflika, hospitalisé à Genève, s'engage, s'il est réélu le 18 avril, à ne pas terminer son mandat et à céder la main à l'issue d'une présidentielle anticipée, organisée après une conférence nationale devant réformer profondément le régime actuel. Des promesses qui n’ont pas calmé ses opposants.
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