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Ali Benflis va-t-il ajouter son nom à la liste des "lièvres" de la présidentielle en Algérie ?

L’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a annoncé son intention de se porter candidat à la présidentielle du 18 avril. Reste à savoir si M. Benflis ira jusqu’au bout de sa démarche et s'il ne fera pas que de la figuration (qualifiée de "lièvre" par les Algériens) dans cette élection qui pourrait voir Abdelaziz Bouteflika se présenter pour un 5e mandat.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Ali Benflis s'adresse aux médias, lors d'une manifestation à Alger, le 24 février 2015. (BECHIR RAMZY / ANADOLU AGENCY: AFP)

Ils seraient déjà 32 à se présenter à une présidentielle, à laquelle le président  Bouteflika pourrait être candidat. Officiellement, l’ancien secrétaire général du FLN, aujourd’hui à la tête de son parti, Talaie el-Houriat (Avant-garde des libertés), attend le feu vert de son parti pour officialiser sa candidature. "Il ne fait plus aucun doute que la participation de Benflis à la course à el Mouradia (présidence algérienne, NDLR) reste intimement tributaire de la décision de Bouteflika de briguer un cinquième mandat", écrit La Liberté Algérie. Sous-entendu, M. Benflis pourrait ne pas être candidat en cas de candidature du président sortant.

"Au cas où il (Abdelaziz Bouteflika) déciderait de se porter candidat à sa propre succession, il ne restera plus aucune place au suspense et les autres candidats ne seront que de simples comparses dans une pièce jouée à l’avance", ajoute le quotidien francophone. Autrement dit, le journal estime qu'en cas de candidature de M. Bouteflika, tous les autres candidats serviraient de "lièvres", terme que les Algériens utilisent pour qualifier les candidatures qui servent de faire-valoir au pouvoir.

"Les candidats annoncés, Fethi Gherras, chef du Mouvement démocratique et social (MDS), Nacer Boudiaf, fils de l’ancien président assassiné Mohamed Boudiaf, Tahar Missoum, un ex-député connu pour ses sorties satiriques, et Abdelaziz Belaïd, chef du Front el-Moustakbal, feront de toute évidence de la figuration face à la machine, déjà en place, pour la réélection d’Abdelaziz Bouteflika", notait pour sa part Le Monde.

En 2014, Ali Benflis (qui avait aussi été candidat en 2004) avait obtenu 12,30% des voix. Agé de 74 ans, il a été par le passé à la tête de la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika, actuel président en fonction depuis 1999, et le chef du gouvernement de 2000 à 2003. Il a fondé le parti Talaie el-Houriat en 2015. 

Loin des polémiques, le très officiel El Moujahid se félicite des nouvelles dispositions mises en place "pour veiller au déroulement des consultations électorales dans la transparence, la probité et la neutralité". Le quotidien ajoute que "les candidatures qui se sont manifestées montrent à quel point, au grand regret des souffleurs de brouillard qui se focalisent sur la candidature du président en exercice, les esprits de la majorité de la classe politique évoluent dans le bon sens".

M. Benflis et les Algériens devraient en savoir plus en février sur la candidature d'Abdelaziz Bouteflika, dont l'état de santé est gardé secret. "Tous les dossiers doivent être finalisés et déposés dans un délai de 45 jours à partir de la publication du décret présidentiel, portant convocation du corps électoral par le chef de l’Etat, qui s’est faite vendredi 18 janvier 2018", précise TSA.

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